16042024

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Actualité des sociétés

Noir c'est noir....pour Atlantic Financial Group !


fleche basDans sa dernière revue hebdomadaire en date, Atlantic Financial Group donne la parole à Bruno Jacquier, l’économiste maison. Récession, atterrissage brutal, rien ne va plus !

Après les performances affichées par les marchés financiers depuis le point bas de septembre 2022 (près de 30 % de hausse, par exemple, pour le Cac 40), beaucoup se demandent si le rallye boursier va se prolonger. Pour Bruno Jacquier, économiste chez Atlantic Financial Group, c’est mission impossible ! « Les investisseurs obligataires délivrent un message de récession, fait observer le professionnel. Les indicateurs avancés entrevoient un atterrissage brutal de l’économie. Les bénéfices des sociétés et les valorisations étant amenés à se contracter, les marchés boursiers auront du mal à poursuivre leur ascension. »

Après une demi-douzaine de semaines particulièrement rémunératrices en ce début d’année, l’avertissement est-il approprié à l’actuelle situation des marchés ? Pour Bruno Jacquier, les indicateurs avancés et le scénario économique qui en dépend laissent peu de place au doute. Et d’affirmer : « La récession sera puissante en 2023. Les bénéfices des sociétés en pâtiront, entraînant avec eux les indices boursiers vers de nouveaux points bas. »

Nombre de stratégistes étaient en train de changer d’avis sur la récession à laquelle la plupart d’entre eux s’attendaient il y a peu, ne voyant désormais rien venir de trop préoccupant. L’inflation, notamment, ne semblait plus constituer pour eux un sujet d’inquiétude, car elle allait finir par être jugulée. Les grands indices, à commencer par le S&P 500 (qui avait cédé 19,4 % en 2022), le Nasdaq (qui avait perdu 33 %) et l’Euro Stoxx 50 (qui avait abandonné 12,9 %) ont repris des couleurs. Les investisseurs s’interrogent : « S’agit-il d’un bull run ou d’un nouveau bull trap ? »

Des résultats en trompe l’œil

Aux Etats-Unis, les deux tiers des entreprises du S&P 500 ont publié leurs résultats pour le quatrième trimestre de l’exercice écoulé. 70 % d’entre elles ont dépassé les estimations. « Cela peut sembler positif, écrit Bruno Jacquier, mais c’est le résultat le plus faible depuis la grande crise financière de 2008. » En réalité, pénalisés par les mauvais résultats dans les secteurs de la communication, de la finance ou de la technologie, les résultats trimestriels ont baissé de 5,3 %. Pour le spécialiste, les prochains trimestres ne seront globalement pas meilleurs : « Il seront négativement impactés par la faiblesse de la demande. Par ailleurs, les sociétés ont continué à embaucher alors que leur production commençait à faiblir. Elles ont dégradé leur productivité, ce qui pèsera sur les bénéfices futurs. »

Les bénéfices des sociétés cotées se contracteront davantage, du fait d’un remplissage des carnets de commandes laissant à désirer, principalement dans l’industrie. « Nos modélisations économétriques, prévient Bruno Jacquier, permettent d’estimer un creux à – 20 % sur l’année 2023, bien loin du consensus. Les estimations des analystes sont fondées sur un atterrissage en douceur de l’économie. Or, ce type de situation ne se produit quasiment jamais. Dans l’immense majorité des cas, les atterrissages économiques sont brutaux. » Au cours des 23 dernières années, une prévision de recul des profits a été constatée à quatre reprises (2001, 2008, 2015, 2020) et, chaque fois, les actions ont plongé. Les marchés boursiers ayant progressé au moment où les bénéfices se repliaient, les valorisations se sont renchéries. Dit autrement, les sociétés sont redevenues aussi chères qu’en début d’année dernière… avant la correction boursière !

« D’aucuns les trouveront bon marché, fait encore remarquer le professionnel, mais les ratios sont très au-dessus de leurs précédents creux de cycle. 2023 enregistre le meilleur début d’année pour les portefeuilles multi-actifs depuis 2017. » Quoique dans de moindres proportions, les obligations et l’or ont gagné quelques pourcents dans la période, ce qui les rendrait apparemment moins vulnérables. Quoi qu’il en soit, Bruno Jacquier l’affirme : « Il est trop tôt pour prendre des risques. »

ML