28032024

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Affaire Maranatha : un espoir de redressement est en vue

L’affaire Maranatha semble s’orienter vers une solution plus favorable que celle que laissait présager l’ouverture de 126 procédures de redressement judiciaire sur 191 sociétés du groupe (128 M€ de chiffre d’affaires). La justice va trancher.

Après un processus de présélection de 25 candidatures fin janvier, un appel d’offres pour la remise d’un plan de continuation du groupe Maranatha est en cours. Les administrateurs judiciaires recherchent un partenaire financier et/ou opérationnel « s’inscrivant dans une perspective de redressement ».

Le 16 avril, il ne restera sans doute plus que 6 ou 7 postulants crédibles. Celui qui arrivera à convaincre le tribunal de commerce de Marseille devra restructurer le groupe (dissolution des commandites, apports des actifs à une holding) et évidemment obtenir l’aval des actionnaires réunis en AG. Il devra également acquérir certains actifs de Maranatha SAS. 

Selon nos informations, auraient postulé pour s’associer au redressement du groupe : LGH, de Gilles Douillard avec le soutien de Tikehau, Paris Inn Group avec le soutien de Natixis et Caisse d’Epargne, Attestor Capital, Accor/Colony et quelques fonds d’investissements. Il se dit que 123 IM pourrait être intéressé !

Un préjudice de 250 M€

Le fondateur Olivier Carvin n’est évidemment plus aux manettes. Selon l’avocat du collectif qui défend plus de la moitié des investisseurs qui contrôlent 95% du capital (le CODDIMA), « des milliers de plaintes ont été déposées au pénal contre lui, dont environ 700 via mon cabinet », nous explique l’avocat Philip Pechayre, associé du cabinet Goethe Avocats Associés. Pour lui, l’objectif est clairement de sauver ce qui peut l’être en négociant avec les repreneurs. Il estime que « le préjudice causé aux investisseurs se monte à environ 250 M€ du fait de surévaluations d’actifs et de détournements ». 

Il existe une autre association, l’ADEFIMA, qui prétend « défendre les intérêts de milliers de petits investisseurs français » représentée par l’avocat Bertrand de Haut de Sigy (Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.). Pour notre part, nous n’avons pas pu vérifier la représentativité de cette association dont un récent « dossier de presse » ressemble étrangement à une plaquette publicitaire. Son contenu accuse le fonds koweïtien Cale Street Partners d’être la cause de tous ces malheurs du groupe Maranatha. Ce fonds basé à Londres est celui qui a prêté les capitaux nécessaires au rachat des Hôtels du Roy ; venant d’obtenir de la justice le droit de se faire rembourser à l’échéance, il « devra pour cela faire les poches des actionnaires, gros et petits. Il mettra sur la paille des citoyens français », estime cette association. 

Crise de liquidités ou arnaque ? 

Le débat sur l’affaire Maranatha se résume ainsi : simple crise de liquidités à cause de ce fonds et de la crise hôtelière de 2008-2009 ou arnaque des investisseurs abusés à cause d’investissements surpayés ? En attendant, « les actionnaires actuels, tant qu’ils restent au capital, commente l’avocat Pechayre, n’ont pas perdu, la moins-value reste théorique et c’est le but avec ce plan de redressement qui va être mis en place. L’affaire a été jusqu’à présent très mal gérée, nous pensons qu’avec un nouveau partenaire financier et opérationnel sérieux, on pourra limiter la casse ». « Oui mais les actionnaires actuels vont se faire fortement diluer ? », avons-nous demandé à  Philip Pechayre. Réponse : « Il vaut mieux avoir 50% d’une affaire qui marche que 95% d’une affaire au bord de la faillite ». A suivre…

Jean-Denis Errard

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>> Affaire Maranatha (suite) : «Monsieur Carvin n'est plus l'interlocuteur légitime» (6 décembre 2017)

>> Affaire Maranatha : quel sort pour les fameux Hôtels du Roy ? (5 décembre 2017)

>> L'interview de Olivier Carvin : « Je ne suis pas un Madoff » (28 novembre 2017)

>> L'interview de Philip Pechayre, avocat du collectif CODDIMA (27 novembre 2017)

>> La création de l'association ADEFIMA (21 novembre 2017)

>> Une précédente interview d'Olivier Carvin suite à la mise en garde de l'AMF en août 2017 (30 août 2017)