21112024

Retour

Marché

"L'ADN d'Altaprofits reste l'architecture ouverte"

> Article paru dans le magazine n°: 313

altaprofits tisserand cohen

Le courtier internet Altaprofits a été racheté par Cosevad, filiale de Generali France dans l'épargne directe. Avec 52 000 clients et près de 3 Md€ d'encours, la nouvelle entité garde le nom d'Altaprofits, comme nous l'explique Stellane Cohen, directrice générale et Hervé Tisserand, son fondateur.

Altaprofits vient d'être racheté par Cosevad, une filiale de Generali. Pourquoi un tel rapprochement ?

Hervé Tisserand : Altaprofits a fêté ses 20 ans en 2019. Nous avons profité d'un rapprochement avec Cosevad, filiale de Generali. C'est un assureur que nous connaissions bien car nous avons vécu avec lui les balbutiements de l'assurance vie en ligne.

Stellane Cohen : Le rapprochement entre Altaprofits qui pèse environ 1,8 Md€ d'encours sous gestion et Cosevad, avec 1,1 Md€, crée une structure qui se rapproche des 3 Md€ et 52 000 clients, gérée par une soixantaine de collaborateurs. Soit une entité d'une taille importante.

Quels sont vos liens avec Generali ?

SC : Generali est juste actionnaire et nous a permis de financer l'opération mais n'a pas de rôle opérationnel. Du point de vue de l'offre, nous gardons l'ADN d'Altaprofits qui est celui de l'architecture ouverte et de la sélection des meilleures offres du marché. Nous avons d'ailleurs décidé de conserver le nom d'Altaprofits.

Sur ce marché internet, quel est l'avantage concurrentiel d'Altaprofits ?

HT : Nous sommes les seuls courtiers en ligne à détenir notre propre technologie transactionnelle. Dans ce secteur, la technologie est le nerf de la guerre. Il faut se souvenir qu'en 2000, un contrat d'assurance vie faisait à peine deux pages contre plusieurs dizaines aujourd'hui ! Nous avons aussi développé au début des années 2 000, un algorithme d'allocation d'actif : notre Asset Allocator était un robo-advisor avec 15 ans d'avance ! Autre atout : nous disposons d'un historique de performances depuis 20 ans, une précieuse data, aujourd'hui convoitée.
Altaprofits, c'est aussi un modèle «phygital» avec des conseillers très bien formés, diplômés en masters 2 de gestion de patrimoine, de certifications AMF, titulaires de cartes T pour l'immobilier ou enregistrés comme mandataire IOBSP. Parmi nos 52 000 clients, beaucoup, nous ne les verrons jamais. Mais d'autres ont des besoins en conseils patrimoniaux spécifiques pour lesquels nous pouvons par exemple réaliser des analyses patrimoniales. L'objectif est de répondre aux attentes de toutes les clientèles et toutes les générations, des plus jeunes aux baby-boomers.

SC : Autre exemple de développement de cette relation «phygitale» : nous lançons une série d'ateliers patrimoniaux, des réunions physiques avec des clients sur différents thématiques comme l'ISR, la gestion pilotée, etc.

Comment expliquer que l'assurance vie en ligne, pourtant avec des frais réduits, n'a pas encore décollé ?

SC : c'est vrai qu'aujourd'hui elle ne représente que 3 % de la collecte. Notre analyse est que l'épargne est un métier au cycle très long. Mais cela va changer : d'une part, les réseaux bancaires annoncent vouloir se séparer de beaucoup d'agences ; d'autre part, on assiste à un renouvellement de générations et l'arrivée d'une clientèle habituée à tout faire en ligne. Ce n'est certes pas encore la génération qui épargne le plus car l'assurance vie est surtout détenue par les plus de 55 ans, mais ce changement est inéluctable.

Quels sont vos projets pour 2020 ?

SC : Nous avons lancé en mars une offre de PER individuel avec Swiss Life qui s'appelle Titres@PER. Nous sommes un des premiers acteurs internet à proposer, pour un PER, un panel d'UC aussi diversifiées comportant notamment des ETF, des SCPI, SCI, OPCI et même des titres vifs, soit au total 700 supports. Ce PER est très accessible à partir de 75 € par mois, pour cibler par exemple des jeunes actifs qui voudraient commencer à épargner au début de leur carrière professionnelle.
Outre cette expertise sur l'assurance vie, nous voulons aussi aller plus loin. Nous allons développer d'autres offres comme les SCPI en direct par exemple. Nous avons l'ambition de devenir un acteur de référence en gestion de patrimoine.