22112024

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Assurance vie

Coronavirus : les épargnants français ont-ils changé ? (baromètre BPCE)

Réalisé fin avril 2020 en plein confinement, le baromètre BPCE de l’épargne révèle de nouveaux comportements des épargnants parfois attentistes, parfois opportunistes. L’assurance vie est le grand perdant.

Est-on à l’aube de grands bouleversements des comportements des épargnants français ? En tout cas, Alain Tourdjman, directeur des études au groupe BPCE, a relevé de nombreux changements, à l'occasion de la présentation du Baromètre BPCE de l’épargne et des placements présenté en visioconférence de presse ce 23 juin 2020. 

« Un des points les plus surprenants, explique-t-il, c’est que, pour la première fois depuis longtemps, l’assurance vie est le grand perdant de cette période. On avait l’habitude d’une assurance vie qui gagnait à tous les coups : quand les marchés boursiers baissaient, les fonds euros étaient gagnants ; quand les marchés boursiers augmentaient, les unités de compte en profitaient. Là, on est dans une situation nouvelle, où l’assurance vie n’a pas réussi à jouer de cette ambivalence ». En effet, le taux d’épargne qui a bondi depuis la crise a plutôt profité au Livret A qu’à l’assurance vie dont la collecte nette dans le rouge pour la première fois depuis longtemps.

Le court terme prend le dessus

« La crise a remis en cause la façon de voir leur projet, poursuit Alain Tordjman. Il faut s’attendre à des modifications significatives dans les mois à venir ». Par exemple, les épargnants français sont beaucoup plus nombreux qu’avant à envisager les choses à court terme (52% en avril 2020 contre 44% en décembre dernier). Logique en période de confinement, au plus fort de la crise sanitaire en France, mais cette tendance pourrait durer.

Si le taux d’épargne a bondi pendant le confinement (63% des sondés déclarent qu’ils ont épargné plus qu’avant), Alain Tordjmann préfère parler « d’épargne consentie » plutôt que « d’épargne forcée » car derrière, il y a notamment l’idée pour beaucoup de ménages de renforcer l’épargne de précaution (38% estiment avoir une épargne de précaution insuffisante).

Des investisseurs plus opportunistes

Cependant globalement, « Il n’y a au pas de mouvement généralisé de hausse de l’épargne ». Le comportement d’épargne dépend bien sûr du niveau de patrimoine, mais le baromètre relève des différences marquées entre par exemple les investisseurs actifs (10%) et les investisseurs attentistes (27%). « On note l’émergence d’une nouvelle génération d’investisseurs (ndlr, surtout parmi les plus jeunes) et d’une nouvelle culture par rapport aux placements actions, avec un comportement plus opportuniste », commente Alain Tordjamn, qui reflète peut-être « un apprentissage face à la volatilité des marchés boursiers ».

Le baromètre BPCE a aussi interrogé les épargnants sur l’immobilier : « La confiance n’a pas été rompue car c’est un investissement perçu comme plus stable, mais on note une difficulté à se projeter dans le temps ». Quant à l’épargne retraite, elle n’est finalement pas sorti du spectre des épargnants français et reste une priorité forte pour 26% d’entre eux.

Carole Molé-Genlis

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