01092025

Retour

Marché

[Tribune] Le calme avant la tempête ? Le point après l’été sur les marchés

Romain Joudelat

Après un premier semestre marqué par la hausse des marchés malgré un contexte géopolitique et économique complexe, la rentrée s’ouvre sur un équilibre fragile. Les tensions persistent, les risques inflationnistes demeurent et l’indépendance de la Fed suscite des interrogations. Dans ce climat mouvant, la diversification grâce à la gestion active et aux stratégies alternatives s’impose plus que jamais dans les allocations.

 

 

 

 

La première partie de l’année 2025 s’est déroulé dans un contexte géopolitique et macroéconomique particulièrement complexe sans finalement que cela n’arrête la hausse des marchés actions - en dehors de quelques semaines de volatilité. Le recul marqué du dollar a été l’un des rares éléments tangibles reflétant es tensions politiques.

Toutefois, la rentrée de septembre pourrait marquer un tournant. Les pays qui ont connu une croissance rapide au premier trimestre, grâce à la ruée des entreprises américaines vers la constitution de stocks en prévision de la hausse des droits de douane, ont ralenti au deuxième trimestre, une fois ces mesures effectivement appliquées. Ainsi, malgré la forte baisse des incertitudes grâce notamment à l’accord entre les États-Unis et l’Union européenne et l’embellie des relations sino-chinoises, les droits de douane sont aujourd’hui nettement plus élevés qu’auparavant, ce qui risque de peser sur la confiance des ménages et des entreprises, les investissements et les chaînes d'approvisionnement.

Par ailleurs, le risque inflationniste aux États-Unis dans un contexte de fragilité des finances publiques, le positionnement attentiste de la Fed et la persistance des tensions géopolitiques soulèvent encore de nombreuses interrogations. Mais des contrepoids existent, principalement à la suite des mesures de relance mise en place sur les principaux marchés : en Chine, en Europe et aux Etats-Unis. Ce second semestre s’annonce donc comme une période charnière, marquée par une confrontation de forces contraires : tensions et incertitudes d’un côté, moteurs de soutien de l’autre.

Capture décran 2025 09 01 155833

Une marge de manoeuvre réduite 

Dans un environnement où les valorisations restent tendues, tant sur les actions que sur le crédit, la marge de manoeuvre se réduit. La prudence incite à conserver une allocation largement diversifiée, avec de préférence une utilisation plus marquée de la gestion active en particulier sur la poche obligataire et les actifs de diversification capables de naviguer dans ce contexte complexe.

Sur les marchés actions mondiaux, nous anticipons des gains limités sur les principaux indices d’ici la fin de l’année. En revanche, nous maintenons une légère sous-pondération sur les actions, en particulier américaines, au profit d’une diversification accrue à des segments sous valorisé comme les actions uropéennes et émergentes. En dehors de la poche actions, nous restons écartés de tout pari sur les devises, à fortiori sur le dollar. 

En dehors de la poche actions, nous restons écartés de tout pari sur les devises, à fortiori sur le dollar. Sur la partie obligataire, le mouvement de hausse des taux longs aux États-Unis et en Europe met en péril le bon fonctionnement de la corrélation entre actions et obligations, autrefois efficace pour atténuer les baisses des marchés. Par conséquent, nous intégrons des fonds cross over flexibles avec une forte coloration IG, voir HY à duration courte, moins sensibles et plus agiles dans ce contexte.

Enfin, dans cette phase de transition il devient essentiel de renforcer les allocations en actifs alternatifs : hedge funds, dette privé, immobilier à grande visibilité, infrastructure ou encore pour les investisseurs les plus dynamique le private equity. Ces stratégies, moins corrélées aux classes d’actifs traditionnelles, peuvent offrir une meilleure résilience et capter des sources de performance différenciées.

Notre sélection

Parmi les stratégies alternatives, le fonds Helium Selection de Syquant Capital occupe une place singulière dans l’univers dit « event driven ». Sa gestion repose sur l’exposition aux opérations d’entreprises - fusions-acquisitions, restructurations, introductions en Bourse ou arbitrages de dividendes - afin de capter les inefficiences de marché à court terme. Cette approche, développée depuis près de vingt ans par la société de gestion pour plus de 3,2 Md€ d’encours, se caractérisent par une faible corrélation avec les classes d’actifs traditionnelles.

Dans l’environnement actuel, marqué par des valorisations élevées sur les actions, des spreads de crédit comprimés et la perspective de taux longs plus volatils, une telle stratégie constitue un outil de diversification particulièrement pertinent. Dans toute configuration de marché, le fonds cible une volatilité comprise entre 4 % et 6 % par an et vise une performance de 600 points de base au-dessus du taux sans risque (Eonia).

Le niveau d’engagement du fonds est historiquement compris dans une fourchette de 200 % à 250 % depuis son lancement en octobre 2014. En contrepartie, le portefeuille est très diversifié, puisqu’il comprend en moyenne une centaine de lignes. La faible pondération de chaque opération permet de réduire le risque spécifique et de maximiser la décorrélation.

Cette approche se traduit par une régularité remarquable : au 19 août 2025, Helium Selection affiche une performance annualisée de 8 % sur cinq ans pour une volatilité de seulement 2,7 %, soit un ratio de Sharpe de 2,4. Depuis sa création en octobre 2014, le fonds délivre 5,7 % par an avec une volatilité modérée, confirmant la solidité et la résilience de leur gestion qui mérite pleinement sa place dans une allocation diversifiée.