L'Edito du mois - Juin 2025
- 29.05.25 - 06:00
- - Gestion de Fortune
L'Edito de Jean-Baptiste MarcyRédacteur en chef de Gestion de Fortune
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« Il n’y a pas de vents favorables pour celui qui ne sait pas où aller»
Rarement un début d’année ne s’est présenté avec une telle intensité et une volatilité aussi marquée sur les marchés financiers. Entre tensions géopolitiques et provocations de la présidence américaine, il serait facile de céder à un climat de morosité ambiante. Pourtant, aussi irrationnels que puissent paraître les marchés, véritables feux d’artifice émotionnels, ils ne doivent pas nous pousser au découragement. C’est justement dans ces phases troublées qu’il faut rechercher des stratégies pertinentes et cohérentes.
Prenons un peu de recul : sur les quinze dernières années, l’indice CAC 40 GR (dividendes réinvestis) a enregistré un rendement annuel moyen de 9,48 %, malgré plusieurs secousses et épisodes de forte volatilité. Cela montre que des positions longues conservent toute leur pertinence dans une approche disciplinée.
Pour autant, chaque investisseur gagnerait à réévaluer régulièrement son allocation d’actifs, à l’aune de sa tolérance au risque, de ses objectifs patrimoniaux et du contexte macroéconomique. Car les décisions prises sous le coup de l’émotion débouchent rarement sur des résultats durables, comme le souligne l’enquête de Georges Canto dans notre magazine. Face à ce risque comportemental, maîtriser son allocation constitue une réponse efficace. Personne ne peut prétendre anticiper parfaitement les retournements du marché : vendre juste avant une baisse ou acheter au creux reste une illusion. Ce qui importe vraiment, ce n’est pas de savoir si le marché va monter ou baisser, mais de s’assurer que son portefeuille est calibré pour résister aux turbulences inévitables.
Par ailleurs, une autre menace plane : celle de la peur de manquer une opportunité « fear of missing out », qui pousse certains investisseurs, influencés, à prendre des décisions qu’ils ne souhaitent pas vraiment. Ce phénomène accentue les écarts de marché et alimente la volatilité.
Une seule leçon se dégage avec certitude : aucune stratégie fondée sur un seul actif ne résiste à tous les cycles économiques. Dans un monde incertain, la diversification n’est plus une option, c’est une nécessité. L’histoire nous l’enseigne : les performances varient fortement selon les décennies, et aucune classe d’actifs ne domine durablement. Plus que jamais, il est temps de délaisser les réflexes dictés par l’émotion et de bâtir une stratégie équilibrée, fondée sur sa tolérance au risque et sur la règle des 3D : diversification, diversification, diversification. ●