02052025

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L'Edito du mois - Mai 2025

 

L'Edito de Jean-Baptiste Marcy

Rédacteur en chef de Gestion de Fortune
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« Faut reconnaître… c’est du brutal »

Les marchés financiers traversent une nouvelle zone de turbulences : les bourses dégringolent, la panique s’installe, et les comparaisons avec le krach de 1987 ou la crise de 2008 refont surface. Une fois encore, certains annoncent la fin du monde. Et comme à chaque fois, revient ce mantra bien connu : « Vous ne perdez pas d’argent tant que vous ne vendez pas. »

Dans ce contexte, les CGP et conseillers bancaires se retrouvent en première ligne pour faire preuve de pédagogie et rassurer. Ils constatent d’ailleurs que les décisions financières des épargnants varient fortement selon qu’ils se trouvent en phase de gain ou de perte. Pourtant, le monde de la finance continue de bâtir ses modèles économiques et ses produits sur une hypothèse de rationalité… qui ne reflète pas vraiment le comportement humain. Investir en bourse exige à la fois des moyens financiers et de la patience. Non pas parce que l’investissement est complexe, mais parce qu’il impose de penser sur le long terme, en années, voire en décennies — et non en semaines ou en mois.

L’une des erreurs les plus fréquentes est de vouloir « timer » le marché : attendre la prochaine récession pour vendre ou retarder un investissement en anticipant une chute. Mauvais calcul. À court terme, les marchés sont imprévisibles. En réalité, l’ennemi n’est ni le krach ni la récession, mais bien l’investisseur lui-même. Tout risquer sur un coup de dés est l’apanage des fous. La clé, c’est la régularité. Les « vieux de la vieille » sont souvent ceux qui automatisent leur effort d’épargne vers leur PEA, leur compte-titres ou leur contrat d’assurance vie… puis oublient qu’ils le font. Parce qu’ils ont autre chose à faire ! Pas besoin de compliquer l’investissement : commencer, c’est déjà avoir fait le plus dur.

Alors, pas de précipitation. Pour faire pousser un arbre centenaire… il lui faut cent ans. ●