21112024

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L'Edito du mois - Novembre 2024

 

L'Edito de Jean-Baptiste Marcy

Rédacteur en chef de Gestion de Fortune
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Passage de témoin

Les Jeux Olympiques sont finis, mais la course à l’endettement continue inexorablement. Dans le classement des nations européennes, l’Espagne et le Portugal viennent de nous devancer, tandis que la Grèce se rapproche à grands pas ! Il y a une quinzaine d’années, l’acronyme anglais PIGS (Portugal, Italie, Grèce, Espagne) stigmatisait ces pays pour leurs déficits budgétaires excessifs. Aujourd’hui, la Grèce, après une cure d’austérité drastique depuis la crise de 2012, renverse la tendance. Ses efforts portent leurs fruits : les taux à 10 ans de l’Espagne (2,87 %) et du Portugal (2,62 %) sont désormais inférieurs à celui de la France (2,90 %). Et la Grèce, qui était le symbole du chaos budgétaire, nous rattrape rapidement. Cette situation résulte-t-elle d’arrogance, d’amateurisme, ou d’une accumulation de décisions mal calibrées ?

En athlétisme, sortir de son couloir entraîne la disqualification. Que risque la France avec un déficit de 6 % du PIB ? Amendes, dégradations des agences de notation, et un poids croissant de la dette, qui risque bientôt d’excéder le budget de l’Éducation nationale. Le nouveau gouvernement hérite d’une situation explosive. Le Sénat a dépêché une commission extraordinaire pour tenter de comprendre et résoudre cette crise. Objectif : ramener le déficit de 6,1 % à 5 % d’ici la fin de l’année grâce à un plan de 60 milliards d’euros d’économies. Deux tiers de cet effort passeront par des réductions de dépenses publiques, le reste par des hausses d’impôts.

La boîte à idées fiscales est grande ouverte, et nous assistons à un véritable concours Lépine de nouvelles taxes. Comme le disait déjà Georges Clémenceau il y a un siècle : « La France est un pays fertile : on y plante des fonctionnaires, il y pousse des impôts. » Quels impacts pour les épargnants ? Il est encore trop tôt pour le dire avec certitude, mais une hausse du prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 % à 33 % semble être une piste sérieuse. Le secteur de l’assurance-vie, pilier de l’épargne française, est également sous pression. Les avantages fiscaux liés aux successions pourraient être revus, une perspective qui inquiète déjà les professionnels.

La Grèce semble aujourd’hui transmettre à la France un témoin bien encombrant… un véritable bâton de pèlerin sur des chemins tortueux.