L'Edito du mois - Avril 2025
- 28.03.25 - 06:00
- - Gestion de Fortune
L'Edito de Jean-Baptiste MarcyRédacteur en chef de Gestion de Fortune
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La huitième merveille du monde
Après avoir dominé le marché américain pendant près de deux ans, les géants technologiques surnommés les Sept Magnifiques subissent de plein fouet les récentes turbulences boursières. L’engouement des investisseurs pour l’intelligence artificielle et les valeurs technologiques avaient propulsé ces valeurs en 2023 et 2024. Mais aujourd’hui, alors que la correction s’intensifie, elles entraînent le marché vers le bas. Nvidia a chuté de plus de 20 % en 2025, tandis que Tesla a perdu 45 %. Seule Meta parvient à rester en territoire positif sur l’année avec +2,1 %.
Les Sept Magnifiques en perte de vitesse : faut-il changer son fusil d’épaule ? La nature ayant horreur du vide, nous sommes submergés de propositions commerciales nous incitant à investir dans l’or. Pourquoi pas ? Il faut reconnaître que le métal jaune enregistre une progression impressionnante de 17 % en six mois, et même 38 % entre mars 2024 et mars 2025. De quoi inciter à la réflexion : faut-il délaisser les Sept Magnifiques au profit d’une huitième valeur refuge ?
L’histoire financière nous rappelle que, lors des crises boursières de 2008 et de la dette grecque en 2012, l’or était déjà en pleine effervescence. Bijoux, dents en or, tout était prétexte à des rachats par des sociétés plus ou moins sérieuses, des opportunistes qui déambulaient ici et là dans nos villes et villages. Et les épargnants qui ont acheté de l’or à ce moment-là en ont été pour leurs frais : il aura fallu près d’une décennie pour retrouver une véritable plus-value.
Dès lors, suivre les tendances aveuglément est-il une bonne stratégie ? Si les arbres ne montent pas jusqu’au ciel, certains investisseurs avisés préfèrent vendre leur or aujourd’hui, après l’avoir acheté à des prix bien plus bas il y a quelques années.
Investir à contre-courant est un exercice difficile, mais c’est parfois la clé du succès. Certains gestionnaires de fonds misent sur des valeurs délaissées, estimant qu’elles recèlent un potentiel sous-estimé. Comme l’écrivait Hervé Bazin : « Être dans le vent est un talent de feuille morte ».
En gestion patrimoniale, tout est question d’équilibre entre saisir les opportunités et protéger son capital. L’essentiel reste de sécuriser son épargne en évitant les effets de mode passagers.