Assurance vie
Assurance vie : 40 % de la collecte investi en UC en février 2020
- Mardi 24 mars 2020 - 15:20
- | Par Carole Molé-Genlis
En février, juste avant la chute des marchés financiers, 40 % de la collecte en assurance vie a été investie sur des UC. La crise du coronavirus devrait stopper net tous les efforts de diversification de l’assurance vie.
Près de 40 % des 11,1 Md€ collectés en assurance vie au mois de février 2020 ont été investi sur des unités de compte (précisément 39,6% de la collecte soit 4,4 Md€), selon les chiffres dévoilés ce jour par la Fédération française de l’assurance (FFA). Un record historique (la moyenne de l’année 2019 était à 27% d’UC)… qui ne devrait pas se reproduire de sitôt au vu l’effondrement des marchés financiers depuis.
Une conversion des Français aux UC stoppée nette
Le long travail de conversion des épargnants français aux placements alternatifs au fonds euros commençait à porter ses fruits : il va très certainement être stoppé net, sauf à convaincre quelques épargnants opportunistes prêts à investir maintenant alors que les marchés sont tombés au plus bas.
Certes Bruno Le Maire, ministre de l'Economie et des Finances, qui s’est exprimé ce mardi matin lors d’une conférence de presse, a reconnu qu’il n’y avait « pas de crainte de décollecte sur l’assurance vie, c’est un secteur solide… », il a ajouté aussitôt : « Nous observons un mouvement d’épargne compréhensible vers le livret A, le LDDS et l’assurance vie », autrement dit vers les placements sécurisés.
Collecte nette de 1,4 Md€ en février 2020
Dans le détail, la collecte nette s’est établie en février à 1,4 Md€ (11,1 Md€ de cotisations moins 9,7 Md€ de prestations pour rachats ou décès). L’encours des contrats d’assurance-vie (provisions mathématiques + provisions pour participation aux bénéfices) s’élevait à 1 776 Md€ à fin février 2020, en progression de 3 % sur un an.
Pour les mois à venir, outre la recherche de placement sécurisé, « La crise sanitaire devrait avoir de fortes conséquences sur la collecte de l’assurance vie, remarque Philippe Crevel du Cercle de l’épargne. Avec le confinement, les épargnants ne peuvent pas accéder à leurs assureurs, à leurs conseillers en gestion de patrimoine, à leurs banquiers ou à leurs courtiers »… ou ceux-ci, confinés à domicile, sont tout bonnement dans l’incapacité de réaliser des opérations pour le compte de leur clients (>> lire l’interview de Benoist Lombard).
Seule lueur d’espoir : « La petite remontée des taux sur les obligations d’État constatée depuis le début de la crise (…) est positive pour les fonds euros si elle perdurait quelque temps », positive à la fois pour la solvabilité des assureurs et le rendement des fonds euros.
Carole Molé-Genlis