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Crédit immobilier : les taux choisissent l’immobilisme
- Jeudi 27 novembre 2025 - 07:49
- | Par La rédaction

Le statu quo adopté il y a plusieurs mois se poursuit. Difficile de dire dans quel sens le coût du crédit va évoluer en 2026, car si certains facteurs plaident pour une hausse, d’autres laissent anticiper une tendance contraire.
C’est une tendance qui se confirme depuis plusieurs mois. En décembre, les taux des crédits immobiliers resteront quasiment inchangés. Pretto, après avoir compilé les grilles communiquées par les établissements bancaires, a constaté des taux moyens de 3,15% sur 15 ans, 3,25% sur 20 ans et 3,35% sur 25 ans.
Pour les profils avec des revenus supérieurs à 80 000 euros annuels, les taux moyens sont de 3,05 % sur 15 ans, 3,15 % sur 20 ans et 3,22 % sur 25 ans. Les variations d’un mois sur l’autre, tous profils confondus, sont pour le moins négligeables (de +0,04 % à -0,01 %). Chaque banque a adopté son équilibre entre prospection et rentabilité et s’y tient.
Marges limitées
« Les marges de refinancement demeurent limitées – les taux proposés se situant à des niveaux proches, voire légèrement inférieurs, à celui de l’OAT 10 ans – mais les établissements continuent de considérer le crédit immobilier comme outil d’acquisition de nouveaux clients », analyse Pretto.
Le courtier affirme que la concurrence devrait s’intensifier en 2026, notamment sur les profils équilibrés, drivée par des objectifs de production et de conquête de marché plutôt que de rentabilité des prêts. Les groupes mutualistes menaient jusqu’ici la danse – Crédit Agricole totalisant 33 % des parts de marché, suivi de BPCE (26,2 %) et de Crédit Mutuel (22 %) – mais les néobanques comme BoursoBank ou Fortuneo entrent dans la course. Revolut promet une offre définitive en 24 heures pour les dossiers simples, contre 30 à 60 jours en moyenne dans une banque traditionnelle.
« Je te dis t'es tendue »
« Notre scénario central table sur une poursuite du redressement du marché des crédits à l’habitat, avec une production d’environ 200 Md€ en 2027, mais cette trajectoire reste tributaire d’un environnement financier stabilisé », indique Aurélien Vernet, directeur d’études chez Xerfi dans une interview accordée au média.
Il faudra aussi compter sur l’appétit des courtiers, qui après avoir intermédié plus de la moitié des volumes il y a quelques années, ont vu leur part de marché baisser drastiquement quand les banques ont coupé le robinet du crédit lors de la remontée des taux. Selon différents sondages réalisés par les gros acteurs du marché, la part du marché intermédiée oscille depuis 2022 entre 35 et 40 %, révélant une marge de progression claire.
L’absence de budget voté à ce jour (et la perspective qu’il soit passé par ordonnances) ou de baisse annoncée de taux directeurs de la BCE peuvent toujours crisper les taux dans un avenir proche, mais les soubresauts économiques et géopolitiques de 2025 – notamment la remontée de l’OAT 10 ans, qui fluctue entre 3,3 et 3,4 % depuis un mois – n’ont pour le moment pas eu d’impact drastique sur le crédit.
« Les taux pourraient se tendre légèrement en 2026, de 3,2 % à 3,5 % », prévenait en octobre Caroline Arnould, directrice générale de Cafpi. L'environnement de crédit resterait toujours plus favorable qu’en 2023, où les taux moyens avaient franchi la barre des 4 %.
Selon MeilleursAgents, la durée moyenne de rentabilisation d’un achat immobilier est désormais de 6 ans et 9 mois en moyenne, contre 11 ans et 8 mois en 2023.

