09032025

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Tendance

La rémunération des syndics de copropriété est stable depuis 10 ans à Paris

balance argent groupe équilibre

Si l’indice général des charges a évolué de près de 11 % en 2023, c’est principalement le fait des matières premières et de l’énergie. Les honoraires de la profession stagnent depuis plus de 10 ans.

 

 

 

 

 

Voir ses charges de copropriété augmenter dans un environnement global déjà inflationniste n’est jamais réjouissant. Or, selon le 12e observatoire réalisé par la Fnaim du Grand Paris, l’indice général des charges - calculées par m² de surface assurée - a augmenté de 10,7 % dans la capitale (1) en 2023.

Stabilité dans le temps

Mais qui, ou que, faut-il blâmer ? Pas les syndics, à en croire Olivier Princivalle, président de la Fnaim Grand Paris : « Notre indice d’origine, unique en France, a été créé en 2013. Jusqu’en 2022, il n’a jamais été dépassé et le poste de dépense qui évolue le moins est celui des honoraires de syndic, de seulement 3,8 % ».

L’inflation correspond en partie à la fin du bouclier tarifaire sur le gaz, entraînant une hausse du coût de l’énergie de 13 %. Les services extérieurs, comme la maintenance ou les assurances, ont suivi la même trajectoire : « L’inflation anticipée début 2023 était de 7 % alors qu’elle n’a été que de 4,9 % au final, mais les prestataires s’étaient déjà ajustés, indique Olivier Princivalle. Ce sera un point de vigilance pour l’observatoire de 2024, car les copropriétaires n’ont pas à payer pour les projections hasardeuses des économistes. »

Rénovation coûteuse

En 2023, les postes de dépense les plus élevés correspondent aux frais de personnel (636 € par lot), au chauffage collectif (517 €) et à l’eau froide (298 €). Les travaux de copropriété ne relèvent pas de la même comptabilité, mais pour chaque euro dépensé en charges de copropriété, 1,66 euro était consacré à des travaux.
Pour alléger la facture, la Fnaim propose un panel de solutions. Certaines misent sur la responsabilisation des copropriétaires comme l’installation de dispositifs de comptage individuel ou le fait de privilégier les solutions amiables aux procédures judiciaires. D’autres relèvent de la technique, comme la planification des travaux de rénovation, ou du bon sens, comme la mise en concurrence des prestations ou le réglage du thermostat sur 19° l’hiver.

Modèle quantitatif

La rémunération des syndics n’en fait pas partie car elle est déjà, comme le laisse transparaître l’étude, assez faible et peu évolutive. Ceci « en raison du modèle concurrentiel qui tire les honoraires vers le bas », précise Olivier Princivalle.

Cette course à l’échalotte interroge cependant au regard de la qualité du service rendu : si 67 % des copropriétés sont satisfaites selon la Fnaim, une autre étude de l’association de consommateurs CLCV fait plutôt état d’une sur deux. En moyenne, un gestionnaire doit s’occuper des 40 immeubles ou 1 400 lots par an.

Un métier sous pression donc, qui peine de plus en plus à attirer des collaborateurs. « Nous avons lancé un chantier de revalorisation du métier de syndic pour garder les talents dans nos entreprises », éclaire le président de la Fnaim Grand Paris. Affaire à suivre.

(1) 27 334 lots, principaux et annexes confondus, répartis dans 1 271 immeubles ont été analysés.