Tendance
Une annonce locative sur cinq n’affiche pas de DPE
- Mardi 25 février 2025 - 10:17
- | Par La rédaction
C’est à Paris que la loi Climat et résilience est le moins respectée, puisque la proportion atteint une annonce sur trois. Presque 5 % des offres affichent une étiquette G, malgré l’interdiction entrée en vigueur le 1er janvier 2025.
La capitale est le plus mauvais élève de la loi Climat et résilience. Selon une étude de SeLoger, 4,7 % des annonces de location portent sur des biens dont le diagnostic de performance énergétique (DPE) affiche une étiquette G, contre 2,3 % pour le reste de la France (contre 3,2 % ces deux dernières années).
Recul plutôt qu’effondrement
Or, depuis le 1er janvier 2025, les logements G (ou G+) sont considérés comme indécents et interdits à la location. Le marché avait d’ailleurs anticipé cette contrainte puisque, durant l’année 2024, le nombre de mises en location de logements G a chuté de 16 %.
L’effondrement du nombre de biens disponibles à la location prédit par certains n’a été finalement qu’un recul, puisque l’offre de biens classés de A à F a dans le même temps augmenté de 11 %.
Thomas Lefebvre, vice-président data de SeLoger, estime d’ailleurs que l’impact de l’interdiction sur la tension multifactorielle qui prévaut déjà sur le marché locatif est « marginal » et relie les difficultés actuelles prioritairement au durcissement des conditions de crédit.
Il s’était caché
Le laxisme des parisiens ne s’arrête pas aux étiquettes interdites, puisque 35 % des annonces ne s’embarrassent pas de l’affichage du DPE du bien, pourtant obligatoire, contre 18 % en France. Le nombre d’annonces sans DPE pour Paris est presque le même que celui qui prévalait pour l’ensemble du territoire avant l’entrée en vigueur de l’obligation.
Pourquoi la capitale est-elle à la traîne en ce qui concerne les objectifs de décence énergétique ? « Sa structure l’expose naturellement plus que les autres segments avec un parc constitué à 35% de passoires thermiques (contre 17% en France), répond SeLoger. Ensuite, son marché locatif demeure très tendu, ce qui peut amener certains propriétaires à faire fi de la loi par opportunité et des locataires à ne pas en tenir compte par manque de choix. »
Selon Manda, une offre locative à Paris attire en moyenne 60 candidatures. Ce chiffre masque cependant la réalité des petites surfaces, pour lesquelles le nombre d’intéressés peut vite grimper à plusieurs dizaines, voire centaines.
Don’t look up
Dernier facteur expliquant l’opposition capitale/région, les locations de biens G ont augmenté de 13 % à Paris en 2024 alors qu’elles reculaient sur l’ensemble du territoire (-16 %). Une hausse cependant moins importante que pour les autres types de biens (+28 % pour les F et +24 % pour les autres étiquettes considérées décentes).
La prochaine échéance se rapproche puisque, à partir du 1er janvier 2028, les logements F seront à leur tour considérés comme indécents, puis les E à partir du 1er janvier 2034. Les contraintes de la loi Climat et résilience concernent également les loyers, puisque ceux-ci sont gelés depuis le 24 août 2022 pour les logements classés F et G.
Il y a peu, l’Assemblée nationale rejetait une proposition de loi soutenue par le gouvernement visant à assouplir les conditions d’interdiction de location des passoires thermiques dans certaines copropriétés. Celle-ci assouplissait le calendrier d’interdiction en prévoyant certaines dérogations, notamment pour les propriétaires se heurtant à un refus de l’assemblée générale des copropriétaires au moment de réaliser les travaux nécessaires.