28032024

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Gestion d’actifs

Les conseillers en investissement explorent de nouvelles voies (étude JPMAM)


herbe world

Si elles continueront de privilégier les actions, les allocations d’actifs intégrant des considérations ESG accorderont davantage de place aux fonds multi-actifs et alternatifs. C’est l’un des principaux enseignements de la nouvelle étude de JPMorgan AM.

L’enquête Future Focus, réalisée pour JPMorgan Asset Management par Opinium (1.000 entretiens en ligne au premier semestre), révèle que les conseillers en investissement européens explorent de nouvelles voies pour identifier les opportunités d’investissement responsable. Les moteurs d’allocation évoluent, comme la façon dont les investisseurs perçoivent les thèmes de la durabilité.

« Afin d’évaluer et de comprendre ces dynamiques d’évolution, explique un porte-parole de la société de gestion, JPMAM a interrogé un certain nombre de conseillers en investissement européens pour connaître leur vision de l’avenir, les opportunités qu’ils jugent les plus attrayantes, ce qui détermine selon eux le comportement des clients finaux et les obstacles auxquels ils sont confrontés. »

L’étude montre que la priorité accordée à l’environnement s’efface progressivement au profit des questions sociales, en raison de l’accumulation d’éléments sur leur « matérialité » financière. S’agissant de ce qui motive les décisions d’allocation d’actifs, la demande des clients et l’alignement de leurs convictions personnelles font partie des éléments les plus cités dans l’enquête. Le désir d’avoir un impact positif et le sentiment d’urgence sont également déterminants. « Il faut noter, précise encore le porte-parole de JPMAM, que plus d’un quart des conseillers en investissement (27 %) ont déclaré être motivés par des rendements ajustés au risque potentiellement améliorés. 22 % des personnes interrogées ont également identifié l’accès à des entreprises susceptibles de créer de la valeur à long terme comme facteur important. »

Regarder de plus en plus loin

L’enquête souligne aussi que les actions, la classe d’actifs traditionnellement la plus utilisée en matière d’investissement durable, commencent à s’effriter au bénéfice des fonds multi-actifs et alternatifs ayant des objectifs thématiques et d’impact. Ce qui se traduirait dans les cinq ans qui viennent par une diminution de 2 % de l’allocation en actions et une augmentation de 2 % de celle consacrée aux fonds multi-actifs et alternatifs. En ce qui concerne les allocations régionales, les investisseurs ESG regardent de plus en plus loin pour identifier des opportunités. « Alors que les allocations ESG en faveur des actions américaines semblent devoir rester constantes au cours des cinq prochaines années, continue le professionnel, 7 % des personnes interrogées sont moins susceptibles de trouver des opportunités en Europe (hors Royaume-Uni).

L’enquête démontre que les marchés émergents suscitent de plus en plus d’intérêt. » 40 % des responsables consultés (dont 26 % dès 2023) vont s’y intéresser… Au cours des 12 prochains mois, 50 % des conseillers en investissement comptent augmenter leur recours à des fonds « actifs » à des fins d’exposition ESG, pourcentage qui devrait croître de huit points d’ici à fin 2027. L’enquête révèle également que 51 % des conseillers prévoient d’intensifier à moyen terme l’emploi des ETF pour s’exposer aux opportunités extra-financières, contre 43 % à court terme.

Pour ce qui est des obstacles, l’enquête de JPMAM met surtout en lumière un frein qui entrave sérieusement les efforts dans le domaine de l’investissement durable. « Il ressort, commente le porte-parole, que les données ESG ne sont pas suffisamment significatives, standardisées ou disponibles. 45 % du panel ont déclaré que les investisseurs finaux ne savaient pas quels paramètres prendre en compte dans leurs décisions d’investissement. » Résultat : 29 % des conseillers en investissement n’intègrent pas de facteurs ESG ! A l’approche de la COP27, les investisseurs doivent peut-être se poser des questions…

ML