Gestion d’actifs
La stratégie Carmignac
- Lundi 27 janvier 2014 - 16:55
- | Par Gestion de Fortune
Pour sa première réunion trimestrielle de l’année, l’équipe de Carmignac Gestion a tenu à rassurer sur ses compétences et la validité de ses choix.
Adoucir les déçus tout en essayant de convaincre les indécis, tel a été en substance le déroulé de la présentation des perspectives d’investissement trimestrielles de l’équipe de Carmignac Gestion. Alors qu’un peu plus tôt dans la matinée, la société annonçait aux journalistes une décollecte de 2,3 milliards d’euros sur l’année 2013, dont 1,7 milliard pour le seul flagship Carmignac Patrimoine, une mise en perspective s’imposait. Et c’est Didier Saint-Georges, membre du comité d’investissement et l’un des trois porte-parole de la société, qui s’en est chargé en invitant l’auditoire à méditer l’anecdote d’un patient racontant à son thérapeute qu’une seule fausse note lors d’un concert de musique classique lui avait gâché tout son plaisir. Ce à quoi le professionnel avait répondu que ce n’était pas son plaisir qui avait été gâché mais plutôt le souvenir de ces deux heures de concert qui s’en était trouvé affecté. Dont acte…
Du côté des perspectives économiques, Frédéric Leroux, gérant global, a mis l’accent sur plusieurs des caractéristiques de la croissance « en ordre dispersé » qu’il observe de par le monde aujourd’hui. Si la baisse du niveau d’inflation en zone euro lui apparaît comme particulièrement inquiétante, il souligne aussi que la croissance américaine profite moins au reste du monde que par le passé. « A défaut d’une croissance forte, le monde devrait connaître une croissance durable » a-t-il plusieurs fois insisté.
En matière de politique monétaire, le stratège estime que la banque centrale américaine opérera une « normalisation lente afin de préserver l’effet richesse » auquel elle a donné naissance. Quant à l’Europe, cette zone du monde pourrait bien vivre une grande surprise cette année à mesure que les menaces déflationnistes vont s’amplifier en Espagne et en Italie. « La mise en place d’un quantitative easing par la banque centrale européenne est en effet tout à fait envisageable » a-t-il annoncé face au parterre.
C’est ensuite Rose Ouahba, responsable de l’équipe taux, qui est montée sur l’estrade pour défendre le bilan du fonds Carmignac Patrimoine. Grâce à une hausse de 3,97 % au dernier trimestre, celui-ci affiche pour l’année 2013 une progression de 3,53 %. Cette année, la spécialiste de l’obligataire compte sur deux poches principales de performance : une sélection attentive d’obligations à haut rendement de la zone euro et des investissements dans les obligations contingentes (les fameuses Cocos). « Alors qu’auparavant, nous investissions dans des obligations les plus sûres dans les pays les moins sûrs, cette année nous migrons vers les emprunts les moins sûrs dans les pays les plus sûrs » a-t-elle précisé à leur sujet. A noter également, que 58,7 % du fonds sont aujourd’hui exposés au dollar, un pari fort en ce début d’année.
A propos de la correction actuelle sur les marchés émergents, Simon Pickard, le responsable des actions émergentes de la société, s’est voulu affirmatif : « la situation actuelle n’a vraiment rien à voir avec la crise asiatique de la fin des années 90. Pour que ce fut le cas, il aurait fallu des déficits publics, bancaires et privés très élevés, situation que l’on n’observe pas dans la majorité des pays émergents. » Pour investir dans cette zone du monde, le gérant privilégie les pays qui ont annoncé des réformes (Chine, Mexique) et ceux qui devraient connaître de possibles changements suite à la tenue d’élections (Inde, Indonésie). Particulièrement prudent, ce professionnel s’est tout de même montré inquiet sur le sort des obligations locales libellées en devises locales sur lesquelles il a constaté un surinvestissement flagrant.
Pour clore cette présentation, Edouard Carmignac est monté sur scène et a présenté la stratégie du fonds Carmignac Investissement (+14,27 % en 2013). Selon lui, quatre thèmes sont à jouer en bourse cette année : la reprise économique au sein des pays occidentaux, la reflation japonaise, la croissance domestique dans les pays émergents et les leaders mondiaux (Nestlé, Novartis, Richemont notamment). L’homme a finalement conclu sur ces mots prophétiques : « cette année appelle à la persévérance et au maintien de cap. Il faudra avoir des convictions et s’y tenir ».