22112024

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Gestion d’actifs

Une bonne nouvelle pour la bourse

La conférence annuelle organisée par la société de gestion Ofi AM a une fois encore été le lieu passes d’armes et d’échanges savoureux. Morceaux choisis.

Parmi les questions qui préoccupent les investisseurs en ce début d’année, celle de la fin de la politique « d’argent facile » menée par la Fed, la banque centrale américaine, est de loin la plus ardue. Pour y répondre, Jean-Marie Mercadal, le directeur général délégué en charge des gestions chez Ofi AM, s’est tourné vers Jamil Baz.

Ce responsable de la stratégie chez GLG Partners (hedge fund filiale de Man Group) qui enseigne aussi l’économie financière à Oxford a tenu des propos sans équivoque sur la question. D’après lui, la politique d’argent facile a eu un impact massif sur l’économie financière mais aucun sur l’économie réelle. Or son espérance de vie est longue et ses effets déjà clairement identifiables.

Ainsi par exemple, le marché des actions américaines est surévalué de 40 % par rapport aux obligations, ceci notamment parce que la prime de risque est historiquement faible. Se penchant ensuite sur le Vieux Continent, l’homme estime que la zone euro est un malentendu politique majeur. En effet, les dirigeants européens ne disposent plus des munitions politiques traditionnelles que sont le taux de change, le taux d’intérêt, ni même leur budget. Résultat, la seule arme qui leur reste est celle de la baisse des salaires et des cotisations sociales. En d’autres termes, la zone euro est une lutte des classes qui s’ignore. Une lutte dont l’issue semble déjà connue semble-t-il puisque compte tenu de la taille de l’armée de réserve de travailleurs disponible en Chine et dans d’autres pays émergents, les travailleurs peuvent être indéfiniment exploités par le capitalisme. Si c’est une mauvaise nouvelle pour les travailleurs, c’en est par contre une bonne pour les marchés boursiers. De son côté, Jean-Pierre Petit, le président des Cahiers Verts de l’économie, sollicité pour répondre à la question : « zone euro : la crise est-elle réellement derrière nous ? » a répondu par l’affirmative du point de vue institutionnel et de façon plus mitigée pour ce qui concerne l’économie. Parmi les éléments inquiétants qu’il a relevés, l’économiste pointe notamment du doigt la baisse du PIB de la zone euro de 2 % chaque année depuis six ans, une situation que l’on avait seulement connu durant les années 30.

Autre sujet d’inquiétude, le taux de change de l’euro aujourd’hui trop élevé « alors même qu’une baisse permettrait de reflater l’industrie, le tout sans rien coûter aux citoyens. » Et l’homme de conclure : « dans la guerre des changes, la zone euro reste l’idiot du village global ! » Une situation qui pourrait changer si l’euro atteignait les niveaux de 1,4 à 1,45. Dans ce cas, Mario Draghi, le gouverneur de la banque centrale européenne, serait contraint d’intervenir.