12122024

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Tendance

Les impayés locatifs augmentent toujours


pauvre portefeuille impôtsSeules les grandes villes échappent à la tendance, mais le nombre de relances avant paiement grimpe en parallèle. Entre la paupérisation des ménages et les valorisations de loyers, le risque pour les investisseurs est bien tangible.

 

 

 

 

 

L’agence en ligne Imodirect vient de publier ses dernières données relatives à l’évolution des impayés de loyer. Ces derniers sont de plus en plus nombreux sur l’ensemble du territoire à l’exception des grandes villes.

« Après une très forte augmentation des relances au moment de la crise liée au COVID – entre mars 2020 (avant la crise du Covid) et mars 2021 (au moment où les aides de l’État battaient leur plein), les relances pour impayés avaient été multipliées par 2 en Île-de-France ; quasiment par 3 en région, rappelle Imodirect. Les chiffres des impayés se sont par la suite stabilisés à un niveau élevé par rapport à la moyenne des dernières années, avant de repartir à la hausse en ce début d’année. »

Hors grandes villes, le taux d’impayés progresse de 0,1 point sur un an pour passer le cap des 4 %, alors qu’il n’était que de 1,25 % avant la crise du Covid-19. Les relances à J+5 tutoient désormais les 20 % contre 6,12 % pré-crise.

Dans les métropoles, le taux d’impayés s’affiche en recul, de 3,6 % en septembre 2023 à 3,52 % en septembre 2024 en Ile-de-France et de 3,58 % à 3,55 % dans les autres grandes villes. Difficile pour autant d’en conclure à une amélioration, puisque le nombre de relances nécessaires pour obtenir le paiement des loyers augmente toujours : en Ile-de-France notamment, des relances sont maintenant envoyées à un quart des locataires.

« Cette dégradation s'explique par une paupérisation croissante des ménages et la hausse des loyers, qui ont augmenté annuellement de 3,5% selon l’IRL au cours des deux dernières années, alors que les salaires stagnent, explique Arnaud Hacquart, président d’Imodirect. Les locataires dans ces zones, déjà fragiles avant la crise, peinent désormais à suivre le rythme des hausses. »

Si la France est l’un des pays européens qui parviennent le mieux à contenir l’augmentation de la pauvreté, un retournement de tendance a néanmoins eu lieu depuis le milieu des années 2 000, l’indicateur repartant à la hausse. En 2022 - suivant les dernières données disponibles de l’Insee - le pays compte 9,1 millions de personnes sous le seuil de pauvreté (fixé à 60 % du niveau de vie médian).

L’inflation des prix des produits de base, comme l’alimentation (12,5 % en deux ans dans les grandes surfaces) et l’énergie, pousse les ménages concernés à arbitrer entre loyer et satisfaction des besoins primaires. La dégradation de leur situation pourrait s’accentuer selon les coupes budgétaires décidées dans les budgets sociaux du projet de loi de finances 2025, alors que l’Etat prévoit 40 Md€ de réduction des dépenses publiques.