Gestion d’actifs
« Nous n’avons pas de profil type ou de ticket d’entrée minimum »
- Mercredi 12 février 2025 - 15:55
- | Par Jonathan Blondelet
Le lancement de BoursoFirst a fait grand bruit, tant il se distingue des offres de banque privée traditionnelles. Benoit Grisoni, directeur général de BoursoBank, en détaille les arcanes qui se situent dans la droite lignée de la philosophie du pur-player, axée sur l’autonomie du client et les frais bas.
Pourquoi avoir lancé une offre de gestion privée ?
Benoit Grisoni : Parmi nos sept millions de clients se trouvent des clients patrimoniaux qui souhaitent une offre de service qui soit plus adaptée à leurs besoins. C’est l’objectif de cette nouvelle offre BoursoFirst qui vise à fidéliser les clients qui ont entre 100 000 et 500 000 euros d’avoirs financiers, ainsi qu’à attirer des prospects de même profil qui ont peut-être peur de se lancer dans la banque en ligne, ou à qui ils manquent des strates de produits dans notre catalogue pour franchir le pas.
Il faut rappeler que BoursoBank a commencé comme courtier en ligne, il y a 25 ans, sous le nom de Fimatex. Notre clientèle était à l’époque composée de CSP+ qui pouvaient gérer leurs investissements sur internet, avec une autonomie de gestion grâce à une bonne information et à des produits très attractifs. Nous avons été les premiers à donner accès aux cours en temps réel, comme à proposer une assurance vie sans frais d’entrée ou encore des comptes titres sans droits de garde.
Nous nous adressions donc déjà à ces profils : ce n’est pas parce que nous sommes une banque en ligne et un pur player que nous ne pouvons pas gérer des problématiques plus intenses que celles des clients retail.
Ce maillon nous manquait pour le démontrer, même si nous sommes une banque de plein exercice car seul acteur digital en France à disposer de tous les produits nécessaires pour les particuliers, au nombre de 51 aujourd’hui : crédits lombards, immobiliers, produits d’assurance, tous les livrets, tous types de comptes titres, PEA, PEA-PME, contrats d’assurance vie ou PER.
Si un client nous voyait comme les autres néobanques qui proposent encore souvent une offre limitée avec uniquement compte courant en ligne et livrets, c’est l’occasion de rappeler que nous faisons aussi tout le reste.
Nous voulons gérer tous les cas de figure pour les clients particuliers car BoursoBank est concentrée sur les personnes physiques. Il était naturel de lancer cette offre maintenant que nous avons atteint un bon niveau de maturité.
S’agit-il plutôt de conquérir de nouveaux prospects ou de « recruter » parmi vos sept millions de clients ? Quels sont vos objectifs et votre profil cible ?
Benoit Grisoni : Environ 400 000 de nos clients sont dans cette cible qui dispose d’entre 100 000 et 500 000 euros d’avoirs financiers et qui a entre 45 et 60 ans, ce qui correspond à moins de 10 % des Français. Nous voulons maximiser les encours de ces 400 000 clients mais aussi conquérir de nouveaux clients qui ne nous considéraient pas comme une option. Nous sommes sur la tranche la plus basse pour de la banque privée, qui demande souvent entre 500 000 et 1 M€ de surface financière.
Nous n’exigeons pas de revenu minimum et préférons laisser la liberté de choix. Pour nous c’est au client de déterminer si notre offre l’intéresse et pas à nous de lui imposer. Nous n’avons pas de profil type ou de ticket d’entrée minimum pour accéder au service.
Ce dernier se détermine par produit et non à l’entrée. Les produits structurés ou l’assurance vie luxembourgeoise, par exemple, peuvent nécessiter des investissements minimums à la souscription du fait de leur niveau de sophistication.
Nous ne communiquons pas sur nos objectifs d’encours en banque privée car il s’agit de l’un des éléments du résultat global.
Pouvez-vous détailler votre offre ? D’autres ajouts sont-ils déjà prévus ?
Benoit Grisoni : Notre offre à 29 euros mensuels comporte trois étages. D’abord, des produits spécifiques, dont des structurés à la carte, de l’assurance vie luxembourgeoise ou du crédit Lombard. Ensuite, des conditions spécifiques sur les produits, comme des remises sur les crédits de plus d’1 M€, un tarif avantageux sur l’offre de bourse. Enfin, une dimension servicielle avec une équipe d’experts qui répondra aux questions de pédagogie financière ou de synthèse patrimoniale.
Des produits viendront compléter cette offre que nous déployons avec beaucoup d’humilité. Nous voulons proposer du private equity en accès de fonds direct contre un accès uniquement par FCPR aujourd’hui. Les conditions tarifaires avantageuses seront étendues à d’autres types de services, comme l’accès à des fiscalistes, des abonnements spécifiques ou du cashback.
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Vous pouvez retrouver la suite de l'interview dans Gestion de fortune n°365 - février 2025