22112024

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Marché

L’Autorité européenne antiblanchiment s’installera finalement à Francfort


blanchiment argent LCB FTPlusieurs villes européennes étaient en lice, dont Paris, pour accueillir le siège de l’autorité. Elle débutera ses opérations à partir de 2025.

 

 

 

  

Le « game-changer » de la lutte contre le blanchiment d’argent, tel que le désigne Mairead McGuinness, commissaire européenne aux services financiers, vient de trouver son écrin. L’Autorité européenne contre le blanchiment d’argent (Anti-money laundering authority ou Amla) installera son siège à Francfort, en Allemagne. Elle y opérera à partir de 2025 avec un staff de 400 collaborateurs.

« L’argent sale n’aura plus nulle part où se cacher dans l’Union européenne », a déclaré Mairead McGuinness.

Bruxelles, Dublin, Madrid, Rome, Riga, Vilnius, Vienne et Paris faisaient également partie des candidats pour accueillir le siège de l’Amla. « Nous hébergeons déjà le Groupe d’Action Financière (Gafi), l’Autorité européenne des marchés financiers et l’Autorité bancaire européenne, organismes avec lesquels l’Amla aura des interactions nombreuses et pourra développer des synergies fructueuses, faisait valoir Bercy pour appuyer la candidature française. Paris dispose donc depuis longtemps d’un écosystème international dédié à la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme (LCB-FT), au sein duquel l’Amla trouvera toute sa place. »

L’Amla est présenté comme la pièce centrale du nouveau dispositif de lutte de l’Union européenne contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme (LCB-FT). Elle aura la charge de coordonner les autorités nationales pour s’assurer de la bonne application des règles communautaires et d’améliorer leur coopération, en établissant par exemple des standards de reporting.

L’autorité supervisera directement une quarantaine d’entités du secteur financier exposées au risque LCB-FT le plus élevé, avec un pouvoir de sanction pécuniaire en cas de non-respect des règles. Elle veillera à limiter les risques de financement d’attentats mais aussi de contournement des sanctions financières. Depuis le début de la guerre en Ukraine, le dispositif de gel des avoirs, l’un des outils de la LCB-FT, a été fortement mobilisé pour paralyser les actifs des oligarques russes.