19032024

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Performances des SCPI et OPCI au 1er trimestre : un choc probable?

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Le communiqué que vient de publier l’Aspim pour le 1er trimestre est à la fois très satisfaisant et très prudent pour l’avenir. « En dépit du contexte, la collecte s’est poursuivie en avril, mais comme attendu, son rythme est très inférieur à celui de la période avant confinement » déclare son Président. Jusqu’à présent, on n’observe pas de mouvement de retraits.

Les SCPI et OPCI Grand Public ont collecté 3,8 Md€ au premier trimestre 2020, un volume en hausse de 47% sur douze mois. Une excellente performance que Frédéric Bôl, Président de l’ASPIM, relativise en estimant que «il est encore trop tôt pour mesurer les conséquences des crises sanitaire et économique sur le secteur et la performance des fonds ». Cela d’autant que ces crises se sont réellement manifestées en fin de 1er trimestre. Pour l’instant, tout va bien, « la croissance de la collecte a été solide pour les deux véhicules au premier trimestre et aucun mouvement significatif de retraits n’est à signaler sur les mois de mars et d’avril ».

Les SCPI Immobilier d’entreprises et fiscales ont collecté en net de retraits 2,56 Md€ au premier trimestre 2020, en progression de 24% par rapport au premier trimestre 2019. Les gérants ont réalisé pour 1,45 Md€ d’acquisitions (contre 1,6 milliard au premier trimestre 2019). Ce décalage entre collecte et investissement laisse ouverte la question des difficultés de trouver aujourd’hui des opportunités.

Les bureaux représentent toujours la majorité des acquisitions en valeur (61%), suivis par la logistique (14%), les commerces (9%) et l’hôtellerie (9%) et la santé (6% pour les Ehpad et centre de santé). Remarquons la forte progression du segment logistique, probablement explicable par les succès de l’e-commerce (6% des investissements en 2019 et 2% en 2018) et hôtellerie (4% en 2019).

Forte hausse des acquisitions hors de France

D’un point de vue géographique, les acquisitions ont concerné d’abord l’étranger (45%), puis l’Ile-de-France (38%, dont 10% à Paris) et enfin les régions (17%). L’Allemagne (19%) reste la première destination, particulièrement privilégiée pour la logistique durant ce trimestre. Le Benelux (9%) et l’Espagne (6%) complètent le top 3 des destinations. Là aussi, inversement de tendance très marqué, mais à confirmer, puisqu’en 2019 les acquisitions avaient ciblé l’Ile-de-France (48%, dont 10% à Paris), puis l’étranger (28%). Ce qui confirmerait la difficulté de trouver en France des opportunités réelles.

Remarquons que le communiqué de l’Aspim n’évoque toujours pas l’approche ISR des investissements effectués !

Les SCPI ont arbitré des actifs pour 234 M€, en recul net par rapport au premier trimestre 2019 (308 M€).

Le montant des parts de SCPI échangées sur le marché secondaire au premier trimestre 2020 s’établit à 271 M€ en hausse de 7% sur un an. Le taux de rotation rapporté à la capitalisation reste faible à 0,41%. Pour l’instant, l’Aspim se déclare sereine : « En dépit de la forte volatilité des marchés et des incertitudes économiques, aucun accroissement des demandes de retraits n‘est constaté sur les mois de mars et d’avril ».

Des OPCI en panne

Du côté des OPCI au premier trimestre, toujours majoritairement distribués par le biais des contrats d’assurance-vie, ils ont collecté un total de 1,28 Md€, en progression de 130 % par rapport au premier trimestre 2019. « Il s’agit de la deuxième plus forte collecte trimestrielle depuis la création du véhicule en 2007 » constate l’Aspim. Mais il est évident que la chute des marchés financiers à partir de la mi-mars, et en particulier des foncières cotées, va affecter la collecte. Ainsi les souscriptions nettes s’établissent à 60 M€ sur la première quinzaine d’avril contre 190 M€ pour la dernière quinzaine de mars.

Selon l’indice « EDHEC IEIF Immobilier d’Entreprise France », la performance globale des SCPI d’entreprise au 31 mars 2020 sur douze mois reste solide avec un rendement courant de +4,4% (en baisse de 0,1 point sur un trimestre) et une revalorisation des parts de +2,3%. L’Aspim fait observer que le dispositif gouvernemental anti-crise a incité de nombreux gérants « à faire preuve de prudence en ne distribuant pas l’intégralité des acomptes de dividendes prévus pour le premier trimestre ». Son président Frédéric Bôl explique que « en anticipation de ces mesures d’accompagnement une majorité de SCPI a choisi de réduire le montant du premier acompte sur dividende de l’année. Ces baisses conjoncturelles ne préjugent pas néanmoins du niveau de distribution annuel. » Aucune information n’est donnée par l’Aspim sur le recours aux réserves des reports à nouveau, ni sur l’ampleur de ces baisses de dividende (faible pour Corum, 10% pour Sofidy jusqu’à 30% pour Amundi selon nos informations).

Pour ce qui concerne les OPCI, selon l’indice « IEIF OPCI Grand Public », la performance globale au 31 mars s’établit à -2,9% depuis le 1er janvier et 0% sur un an. Ces évolutions s’expliquent par une contre-performance de la poche « foncières cotées » (variable selon les fonds, d’environ 20%) ; en effet l’indice Euronext IEIF SIIC France est en baisse de 35% depuis le 1er janvier.

 

JDE