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Pour Dorval AM, l’Europe au cœur du rééquilibrage financier mondial
- Vendredi 19 septembre 2025 - 09:15
- | Par Michel Lemosof
Soutenues par la résilience de la croissance mondiale, la baisse des taux monétaires, le boom de l’IA et la performance des financières européennes, les Bourses sont restées bien orientées. Lors d’une conférence de presse, Dorval AM a fait le point, estimant que l’Europe pourrait retrouver une place de choix dans le monde.
Dernièrement, en dépit d’un contexte géopolitique « anxiogène », le comportement des marchés a agréablement surpris les investisseurs. Il est vrai que la croissance mondiale ne s’est pas effondrée, que la baisse des taux courts a soutenu les cours, que les investissements liés à l’intelligence artificielle sont massifs, que les perspectives d’expansion économique chinoise avoisinent 5 % pour 2025 et que le rebond remarqué des valeurs du secteur de la banque et de l’assurance en Europe a contribué à la fermeté de la tendance générale.
Autant d’éléments relevés par les experts de Dorval Asset Management, entité qui, depuis le mois de juillet, évolue dans l’écosystème de Natixis Wealth Management (près de 24 Md€ d’encours fin 2024).
Une monnaie attrayante
« Aux feux allumés par Donald Trump, explique François-Xavier Chauchat, membre du comité stratégique, économiste et stratégiste chez Dorval AM, ont répondu des contrefeux stabilisateurs, à l’image de l’ambitieux plan budgétaire allemand. Pourtant, les doutes persistent sur l’Europe : déficit d’influence internationale, panne du projet d’intégration, divisions internes, faible croissance, retard technologique… Mais une dynamique discrète, bien que puissante, s’est mise en marché. Elle pourrait lui permettre de retrouver une place centrale dans le débat économique et financier mondial. »
Longtemps critiqué et fragilisé, l’euro, sa « monnaie unique », deuxième monnaie de réserve internationale, a regagné en crédibilité. Malgré la crise politique en France, la faible dispersion des taux à long terme en zone euro en témoigne. Dans un contexte où l’hégémonie du dollar est contestée, c’est grâce à sa monnaie « attrayante » que l’Europe capte désormais une part croissante des flux d’investisseurs et d’émetteurs internationaux en quête de diversification. Cet afflux de liquidités nourrit l’émergence d’un nouveau cycle financier.
L’euro représente 20 % des réserves mondiales de change, loin derrière le billet vert (58 %), mais loin devant les autres devises. Si, du fait de la perte de pouvoir d’achat des ménages aux Etats-Unis, la guerre commerciale de Donald Trump réduit la croissance, le faible niveau de représailles au niveau mondial a limité le choc des droits de douanes américains : les importations de biens concernés représentent moins de 2 % du PIB mondial.
Fort de ces constats, François-Xavier Chauchat table sur une croissance mondiale de 3 % sur la période 2025-2026. « Après deux années où la croissance était concentrée aux Etats-Unis, souligne le professionnel, celle-ci devient mieux répartie. Quant à eux, les Etats-Unis, qui surfent sur la vague de l’IA, ont voté une baisse des impôts et des mesures de dérégulation (finance, énergie). Malgré le surcroît d’inflation, modeste à ce stade, la Réserve fédérale américain a cet été rétabli son biais baissier sur les taux d’intérêt, afin de se prémunir contre le risque d’une détérioration excessive du marché du travail. » Ce qui s’est vérifié le 17 septembre…
Des valorisations raisonnables
La probabilité d’une récession américaine demeure faible. Accentuées par le nouveau cycle financier, les perspectives sont plus positives en Europe. Le plan d’infrastructures allemand, l’abondance de l’épargne des ménages et le bas niveau des taux monétaires – nuls après inflation – alimentent une dynamique qui paraît « assez « robuste. Des facteurs qui sont susceptibles de compenser la diminution des exportations vers les Etats-Unis et les risques relatifs à la situation dans l’Hexagone. « Après + 0,6 % en 2023 et + 0,9 % en 2024, l’économie de la zone euro, poursuit le stratégiste, devrait progressivement rejoindre son potentiel de croissance, estimé à + 1,25 %. Une attente qui pourrait être dépassée si un cycle financier porteur s’affirmait au cours des prochains trimestres. »
S’il faut toujours faire attention à l’évolution des taux longs et aux valorisations, l’appétit pour le risque s’est nettement redressé après le « trou d’air » du printemps. En Europe, les valorisations restent en moyenne un peu inférieures à 15 fois, contre près de 20 fois outre-Atlantique, alors que le rendement des dividendes est confortable (3,5 %)…
Dorval AM se déploie depuis plus de 20 ans autour de la gestion collective, au travers de fonds patrimoniaux internationaux, de fonds flexibles européens et de fonds actions « purs » de sélection de valeurs européennes, d’une part, et des gestions de fortune et sous mandat dédiées à une clientèle privée, d’autre part. Ses actifs s’élèvent à 1,1 Md€ (au 31 décembre 2024).
Son offre est commercialisée par les réseaux bancaires français du groupe BPCE et par la société de gestion elle-même pour les clientèles externes : CGP, « wholesale », institutionnels, assureurs (en France et à l’international).
ML