Gestion d’actifs
2020 a été favorable à la gestion active (étude Lyxor ETF Research)
- Jeudi 4 février 2021 - 15:58
- | Par Michel Lemosof
L’an dernier, dans la plupart des catégories de fonds, la gestion active s’est illustrée face à la gestion passive. C’est l’un des principaux enseignements de l’étude réalisée par Lyxor ETF Research.
Dans leur dernier webcast, Lyxor a présenté les résultats de son « Active-Passive Navigator » pour l’année écoulée. Les performances de 13.000 fonds domiciliés en Europe, représentant 2.300 Md€ d’actifs cumulés, ont été analysées par rapport à celles de leurs indices de référence. Les intervenants, Vincent Denoiseux, responsable recherche et solutions ETF, et Jean-Baptiste Berthon, stratégiste senior recherche cross asset, chez Lyxor Asset Management, ont mis en évidence les qualités de la gestion active dans son match permanent avec la gestion passive.
Les fonds small caps Europe en vedette
« S’agissant des actions européennes, a précisé Vincent Denoiseux, 66 % des fonds actifs large caps ont battu leurs indices de référence et 80 % des fonds actifs small caps ont surperformé. » Pour sa part, Jean-Baptiste Berthon a indiqué que, dans la classe d’actifs obligations, les gérants actifs ont enregistré des résultats « mitigés ». Au demeurant, générer de l’alpha de manière constante dans la durée reste difficile. Pour s’en persuader, il suffit de voir que seulement 12 % des gérants en grandes actions internationales ont surperformé à la fois en 2019 et en 2020. Sur 10 ans, le constat est encore plus éloquent : seulement 9 % des fonds actifs de la catégorie ont fait mieux que les fonds passifs.
Dans l’exercice inédit et mouvementé de 2020, avec une baisse historique (jusqu’à 35 % en moins de cinq semaines) et un spectaculaire rebond (plus de 40 % en deux mois et demi), en raison de la pandémie qui a fait monter en flèche la volatilité, sans parler des risques géopolitiques ni des rotations sectorielles massives, la plupart des gérants actifs ont su profiter de la forte dissémination des valorisations et protéger les portefeuilles. Beaucoup d’entre eux, par exemple, avaient anticipé la hausse des valeurs technologiques et, dans les fonds « environnement-climat », largement sous-pondéré les valeurs pétrolières.
Les supports dette émergente à l’honneur
« Les réactions des gouvernements face à la pandémie, commente Vincent Denoiseux, ont entraîné une dispersion des prix entre les pays, les secteurs et les facteurs de style, ce qui a créé des opportunités pour les gérants actions. » Du côté des obligations, les résultats en faveur de la gestion active sont nettement moins probants. Beaucoup de gérants ont eu du mal à suivre le rallye qu’ont provoqué les banques centrales et la compression des écarts de crédit. Cela dit, les gérants de dette des marchés émergents se sont distingués, 69 % d’entre eux surperformant leur référence indicielle.
Si les ETF ESG ont représenté plus de la moitié du total des flux sur le marché européen des ETF, il faut noter que les fonds ESG classiques ont surperformé leurs pairs, avec un excess return annuel de 1,4 % en moyenne. Dans l’ensemble, selon les experts de la filiale de la Société Générale, le millésime restera exceptionnel pour les gérants de fonds actifs. Leurs rendements relatifs ont dépassé ceux de 2019 à hauteur de 85 %, toutes catégories d’actifs confondues. Les ETF n’ont cependant pas perdu la partie, enregistrant d’ailleurs un record historique d’achats en fin d’année.
Pour l’avenir, Vincent Denoiseux et Jean-Baptiste Berthon préfèrent la gestion active pour les petites et moyennes valeurs, les marchés émergents, le Japon, l’Asie et la Chine, et la gestion passive pour les grandes capitalisations, la value, les actions britanniques et certaines thématiques (digitalisation, cyber-sécurité, énergies renouvelables…).
ML