Gestion d’actifs
BlackRock France : retour sur l'interview exclusive de Jean-François Cirelli
- Vendredi 3 janvier 2020 - 17:21
- | Par Jean-Denis Errard
Fin 2019, Jean-François Cirelli, président de BlackRock France, nous a accordé une interview exclusive où il évoque ses ambitions en France, sa vision de l'ISR ou encore de la gestion indicielle pour baisser les frais de gestion. Voici l'interview en accès libre.
Alors que la polémique enfle autour de la promotion de Jean-François Cirelli, actuel président de BlackRock France, au grade d'officier de la Légion d'honneur et du rôle de BlackRock en France, nous dévoilons en accès libre son interview exclusive parue dans Gestion de Fortune de décembre 2019, aux côté d'Henri Chabadel, son directeur des investissements.
Dans cette interview de 4 pages, il revient sans détour sur la place actuelle et les ambitions de BlackRock en France, sur sa vision de l'ISR et des taux négatifs ou encore sur le rôle de la gestion indicielle qui va diminuer les frais de gestion... y compris dans l'épargne retraite.
Propos recueillis par Jean-Denis Errard en novembre 2019
Où en est BlackRock en France ? La marque est évidemment connue des professionnels mais vos activités en France le sont moins.
Jean-François Cirelli : BlackRock en France était autrefois une succursale d’une filiale anglaise, elle-même filiale de la maison mère américaine. Aux côtés de notre succursale historique présente en France depuis 13 ans, nous avons aujourd’hui une société de gestion de plein exercice pour les investissements alternatifs depuis octobre 2018, agréée par l’AMF et membre de l’AFG.
Notre bureau en France est désormais le pôle européen en matière d’actifs alternatifs. Notre offre comprend maintenant tout type d’actifs, avec des équipes locales couvrant, entre autres, l’ESG, la dette privée et l’immobilier aux cotés de nos équipes de vente dédiées aux clients institutionnels, indiciels et banques privées. Dans le secteur immobilier, nous avons par exemple acquis la Tour Europe à La Défense et venons de céder des bureaux à l’Arche (La Défense). De grosses opérations !
En parallèle de la création de la société de gestion, nous avons recruté beaucoup de profils seniors, à commencer par Henri Chabadel, arrivé en juin 2018 en tant que directeur des investissements. Henri aide nos clients à construire des solutions de portefeuille sur mesure et suit particulièrement le sujet de l’épargne retraite.
Sur les quelque 7 000 Md$ gérés par BlackRock, la France pèse combien ?
JFC : Une trentaine de milliards d’épargne française. Mais de son côté, BlackRock a investi environ 200 Md$ en France. L’épargne des autres pays du monde est donc très présente en France par notre intermédiaire dans la dette du pays, dans ses entreprises, dans ses projets.
Qui sont vos clients ?
JFC : Principalement des banques, des sociétés d’assurance, les grands institutionnels et les banques privées, qui eux-mêmes distribuent nos produits aux clients particuliers. (...)
Quel est votre objectif en tant que président deBlackRock Paris ?
JFC : Mon objectif est de nouer des partenariats stratégiquesforts avec les grands acteurs de la place de Paris. Par exemple, Groupama a choisi de prendre BlackRock comme partenaire car nous pouvions lui apporter des solutions différenciantes dans les offres proposées à ses clients. Nous l’avons fait également avec BNP Paribas Banque Privée qui a donné accès à ses clients à un de nos fonds en private equity (BlackRock PE ELTIF).
Oui mais votre approche discount sur les frais de gestion va évidemment perturber l’écosystème français ?
JFC : Les grands distributeurs de l’épargne que sont lesréseaux bancaires et les assureurs n’ont plus vocation,ni d’intérêt, à tout produire eux-mêmes. On est entré dans la nouvelle ère du multi-marques et des marques blanches. Les dirigeants des grandes institutions financièresse rendent compte que la gestion d’actifs ne rapporte souvent pas assez par rapport à leurs coûts. En outre, les banques privées s’aperçoivent que si elles veulent rester la référence pour les grandes fortunes, elles doivent pouvoir délivrer des solutions performanteset différenciantes, ce qui implique parfois des partenariats. Il y a aujourd’hui des tensions, des résistances, mais le sens de l’histoire c’est la recherche du meilleur produit, et c’est cela qui permettra aux banques privées de se différencier.
Henri Chabadel: Le modèle de la distribution va devoir changer, on ne peut pas rémunérer la valeur du conseil que fournit un réseau en proposant uniquement des ETF à 10 ou 20 centimes de frais de gestion. On va donc forcément vers une évolution des offres, avec une transparence sur les services et les coûts associés.
C’est pour cette raison que vous, BlackRock, restez discret ?
JFC : Nous préférons la discrétion. On est vu parfois comme le grand méchant alors que la réalité de notre modèle fiduciaire est de servir les intérêts de nos clients.
Lisez l'intégralité de l'interview en accès libre en cliquant >> ici.