09032025

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L’angoisse, premier mot pour définir le rapport à l’argent des femmes

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Chez les hommes, c’est la liberté qui vient en premier à l’esprit, selon une étude de ViveS. Un conditionnement qui a des répercussions professionnelles, mais aussi dans le couple ou la gestion des finances.

 

 

 

 

 

La quatrième édition du baromètre ViveS « Les femmes et l’argent », présenté le 5 mars et réalisé avec Viavoice en partenariat avec Boursobank et Natixis Wealth Management, paraissait presque comme une initiative à contre-courant du contexte actuel, alors que les départements diversité et inclusion des entreprises américaines ferment leurs portes les unes après les autres.

Si la France affiche des ambitions moins rétrogrades, l’égalité homme/femme n’est pas acquise pour autant. Au sein du foyer, le sexe masculin possède les revenus les plus élevés les trois quarts du temps, alors même que les dépenses sont majoritairement partagées en égalité plutôt qu’en équité.

« L’argent, qui a toujours été un instrument de domination, reste un tabou et les Françaises payent un lourd tribut » introduit Sibylle Le Maire, directrice exécutive de Bayard et fondatrice de ViveS Média.

Les archétypes ont la vie dure : les femmes négocient moins leur salaire (32 % contre 53 % des hommes), ont plus de mal à demander une augmentation salariale (33 % contre 50 %) et reçoivent 40 % de moins à la retraite en plus de devoir cotiser 6 années supplémentaires.

Ce rapport à l’argent plus complexe se retrouve dans les discussions avec l’entourage, qu’il s’agisse de parler crédits (5 points d’écart), patrimoine (6 points) ou épargne (7 points d’écarts).

« Les tâches financières restent genrées : les placements pour monsieur, la gestion du foyer pour madame », fustige Sibylle Le Maire. L’assignation à résidence en matière financière est à replacer dans un ensemble plus large, où le genre s’exprime dès l’argent de poche. « Entre 10 et 15 ans, les filles perçoivent 6 euros de moins que les garçons : tondre la pelouse rapporte plus d’argent que débarrasser le lave-vaisselle », poursuit la dirigeante.

Les conséquences de ce conditionnement sont durables : alors que « la liberté » est le mot qui arrive en premier pour exprimer le rapport à l’argent chez le genre masculin (43 % des sondés), c’est « l’angoisse » qui prévaut chez le genre féminin (39 %).

Les hommes sont plus prêts à prendre des risques dans leurs placements financiers (29 %) tandis que les femmes ont davantage peur de perdre l’argent investi (39 %).

L’assurance vie, enveloppe la plus souscrite, l’est par 36 % des femmes et 44 % des hommes pour le fonds en euros, et 14 % des femmes et 24 % des hommes pour les unités de compte. L’écart est marqué quel que soit le type d’investissement : PEA (12 % contre 23 %), PER (17 % contre 23 %), compte-titres (8 % contre 16 %), cryptoactifs (3 % contre 9 %) ou crowdfunding (3% contre 7 %).

L’étude constate cependant un changement générationnel. Les femmes de 18 à 24 ans ne sont que 38 % à être gênées de parler ouvertement d’argent avec leur entourage… contre 49 % des hommes. Elles sont aussi un peu plus nombreuses aussi à se dire à l’aise financièrement que les hommes.