Assurance vie
L'assurance vie demeurera-t-elle le placement préféré des Français ?
- Jeudi 22 juillet 2021 - 16:15
- | Par Pascale Besses Boumard
Dans le cadre de son nouveau baromètre 2021, Facts & Figures établit une cartographie très précise de l’assurance vie. Avec des constats plutôt surprenants : certaines natures d'UC, par exemple, font moins bien, à long terme, que les fonds en euros. Même si les frais sont plus importants, les UC comprenant les classes d’actifs les plus risquées (actions, essentiellement) demeurent les plus performantes.
Facts & Figures vient de publier, dans le cadre de sa 12eme édition, ses précieuses statistiques concernant l’épargne-vie individuelle. En compilant un très grand nombre de contrats, Cyrille Chartier-Kastler a pu en déduire de très intéressantes conclusions. Qu’il ne veut pas définitives compte tenu des incertitudes concernant l’évolution des marchés financiers et des politiques tarifaires des différents acteurs, mais susceptibles d’être très éclairantes.
Pour la première fois en 2020, les assureurs ont déjà réussi à faire baisser légèrement les encours sur les fonds en euros. Mais cette situation, commente Cyrille Chartier-Kastler, est avant tout la conséquence de la chute de la collecte brute liée aux deux confinements enregistrés l’an passé. Corollaire logique de la hausse des marchés, le taux d’UC a grimpé pour atteindre 34,4% de la collecte totale d’assurance vie et 22,8% des encours 2020. Le responsable de Facts & Figures a également passé au crible, les évolutions du taux d’UC dans la collecte brute d’épargne entre 2019 et 2020. Et ce, en distinguant l’épargne standard (19.400 € d’encours moyen par contrat), l’épargne patrimoniale (65.000 €) et l’épargne Gestion Privée (195.000 €). Ici, les deux dernières catégories sont celles qui ont le plus fait grimper la proportion de leur part d’UC dans leur patrimoine l’an dernier. Au niveau des PER, Facts & Figures évalue le taux d’UC dans ces produits retraite à 56% de la collecte 2020. Et de constater qu’au fil des ans, l’épargne grand public poursuit son mouvement de recul au sein de l’assurance vie.
Autre constat édifiant ressortant de la compilation réalisée par Facts & Figures : les unités de compte les plus fréquemment plébiscitées par les distributeurs ne sont pas forcément les meilleures, surtout à long terme, certaines d’entre elles enregistrant des performances inférieures à celles des fonds en euros ! En revanche, les UC investies en actions (aussi bien françaises, qu’européennes ou internationales) sont celles qui surperforment le plus leurs classes d’actifs. Inversement, les UC proposant des produits très prudents, sont celles qui surperforment le moins leurs classes d’actifs. « Sur la période 2010-2020, la prime de risque liée à un investissement en unités de compte a été globalement peu rentable. Le fonds en euros a rapporté 2,1% par an en moyenne. Seules cinq classes d’actifs sur 10 ont dépassé les 3% par an en moyenne sur la période », détaille Cyrille Chartier-Kastler.
Parmi les cinq classes d’actifs performantes : les obligations high yield internationales, la gestion profilée agressive, les actions Europe, actions France et actions internationales. Selon cet expert, les frais assortis à ces dernières sont, certes, globalement plus importants que pour les segments plus prudents, mais comme les perspectives de rendement sont plus importantes, cela mérite un effort supplémentaire. « Cinq classes d’actifs se révèlent globalement peu performantes pour les épargnants en termes d’UC : les gestions profilées prudente et modérée, la gestion flexible, les obligations européennes et internationales. C’est la vraie prise de risque sur les actions qui est payante dans le temps ». Quant à l’empilage de frais constaté sur certains contrats, cela dégrade nettement la performance nette obtenue et pose question sur l’intérêt de ces placements.
PBB