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Taux d'usure : une bouffée d'oxygène, mais jusqu'à quand ?
- Lundi 3 octobre 2022 - 11:00
- | Par Pascale Besses Boumard
La Banque de France a bel et bien relevé de 40 points de base le taux d’usure. Mais les taux continuent de leur côté à grimper. Face à des coûts de refinancement en forte croissance, les banques ne pourront faire autrement que de continuer à faire croître leurs niveaux de rémunération.
La Banque de France a bel et bien relevé le taux d’usure comme nombre de professionnels de l’immobilier l’appelaient de leurs vœux. Depuis le 1er octobre, celui-ci est passé de 2,57 à 3,05 % pour les crédits immobiliers d’une durée de plus de 20 ans. Pour les prêts de moins de 20 ans, il est passé de 2,60 % % à 3,03 % %. Soit dans les deux cas, une hausse de plus de 40 points de base.
« Nous nous réjouissons donc de cette hausse significative selon les propres mots du gouverneur de la Banque de France qui est conforme aux engagements pris par son institution lors de notre rencontre du mardi 20 septembre 2022. Désormais, l’UIC en appelle à la responsabilité des Banques pour ne pas asphyxier à nouveau le marché avec une hausse des barèmes intempestifs en cette fin d’année. Nous attendons que débute au plus vite le cycle de travail sur les évolutions de l’usure en présence de la Banque de France, du Trésor, des associations de consommateurs et de l’UIC ”, a immédiatement commenté Bérengère Dubus, secrétaire générale de l’UIC, l’Union des intermédiaires de crédit.
Cela faisait, en effet, plusieurs mois que les différents protagonistes du monde de l’immobilier, et plus particulièrement, les courtiers tiraient la sonnette d’alarme. En cause, l’impossibilité pour nombre de ménages d’accéder à la propriété au regard du refus quasi systématique des banques d’accorder le financement.
Pour Olivier Lendrevie, président de Cafpi, la hausse annoncée s’inscrit dans le haut de fourchette escomptée. « C’est la première remontée significative du taux d’usure alors que les taux de crédit pratiqués par les banques sont en forte hausse depuis le début du mois de mars, démontrant ainsi un effet de latence de 7 mois entre la réalité du marché et sa prise en compte dans le taux d’usure, en dépit des aménagements apportés par la Banque de France ».
Et maintenant ? A taux de crédit inchangés, ce réajustement du taux d’usure serait de nature à débloquer la très grande majorité des situations de refus de prêt observées ces dernières semaines, ajoute-t-il. Malheureusement, les taux du marché n’ont pas attendu la décision de la Banque de France et ont continué leur trajectoire à la hausse. Du coup, les taux de refinancement des banques sont en effet, en hausse constante ces dernières semaines « et la bouffée d’oxygène apportée par le relèvement du taux d’usure pourrait être de courte durée », poursuit Olivier Lendrevie qui conclut : « Je continue de penser qu'une réforme structurelle du taux d'usure est nécessaire ».
PBB