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Actualité des sociétés

L’Allemagne et la France, moteurs de l’expansion européenne des ETF

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Alors que le nombre d’investisseurs particuliers en ETF du Vieux Continent approche 32,8 millions, 9 autres millions de personnes devraient rejoindre la cohorte des adeptes de l’enveloppe indicielle d’ici un an, dont un tiers en Allemagne et en France.

 

 

 

 

 

Les dernières digues qui retenaient la retailisation massive des ETF semblent sur le point de céder. « Pendant longtemps, cet investissement était l’apanage des investisseurs riches et avertis, indique Timo Toenges, head of digital wealth chez BlackRock. Ces cinq dernières années, des millions d’Européens ont investi pour la première fois. »

Croissance rapide

Les chiffres de l’étude « People and money », menée par la société de gestion américaine auprès de 40 000 répondants sur trois ans et publiée le 13 novembre, sont éloquents. Alors que le Vieux Continent comptait en 2022 19,3 millions d’investisseurs en ETF, ils sont désormais 32,8 millions. Fabien Giroux, responsable de la distribution en France pour BlackRock, rappelle que « la croissance a doublé ces deux dernières années pour atteindre 30 % et 3 000 milliards d’euros d’encours ».

L’Allemagne s’impose comme la locomotive de l’enveloppe indicielle, avec 14,5 millions de particuliers concernés, soit 21 % des adultes du pays. Le taux de détention d’ETF parmi les investisseurs y atteint 55 %. Dans cette catégorie, l’Allemagne est suivie de l’Autriche (37 %), de la Suisse (35 %) et du Portugal (33 %).

Mutation française

La France, loin derrière, est pourtant le marché le plus prometteur après l’Allemagne. « C’est celui où l’on observe les changements les plus rapides dans l’industrie », souligne Timo Toenges.

BlackRock estime que 21 % des investisseurs français – 5 % des adultes – détiennent aujourd’hui des ETF, soit 2,6 millions de personnes. La croissance annuelle du nombre d’utilisateurs d’ETF en France atteint 24 %, devançant largement celle des cryptoactifs (14 %), une classe d’actifs aussi en plein essor.

Le tableau de bord des investisseurs particuliers réalisés par l’AMF corrobore cet dynamique, trimestre après trimestre. De juillet à septembre, le régulateur dénombre 359 000 acheteurs, soit une hausse de 45 % par rapport à la même période l’année précédente. Les nouveaux investisseurs, au nombre de 79 000, sont d’ailleurs plus nombreux que sur le marché actions. Une tendance qui s’observe depuis un an.

Ce mouvement est porté par la jeunesse : plus d’un porteur d’ETF sur deux a aujourd’hui moins de 35 ans. L’éducation financière digitale (auto-administrée) a joué un rôle clé en supprimant la perception de complexité associée à l’investissement. « Les utilisateurs découvrent qu’il n’est pas nécessaire de disposer d’un capital important pour commencer à investir », observe Timo Toenges.

Bimoteur

Selon BlackRock, presque 9 millions d’Européens devraient investir dans des ETF au cours des 12 prochains mois pour la première fois. Naturellement, l’Allemagne et la France sont les deux pays où la croissance du nombre d’investisseurs devrait être la plus forte, avoisinant 3,2 millions de personnes à quasi-parité entre les deux Etats-membres.

La généralisation des plans d’investissement mensuels intégrant désormais largement les ETF - souvent des comptes-titres ordinaires avec un habillage marketing - devrait encourager cette tendance. « L’offre est encore en cours de côté PEA, mais un contrat d’assurance vie sur deux intègre des ETF, indique Fabien Giroux. En Europe, nous nouons un nouveau partenariat chaque semaine, avec des acteurs digitaux comme traditionnels. »

Royaume-Uni à la traîne

Les pays plus au Sud disposent d’un nombre d’investisseurs en ETF similaire à celui de la France, mais avec un niveau d’investissement moindre (et donc un potentiel de croissance certain) d’après BlackRock.

Fait singulier, l’adoption est très timorée au Royaume-Uni, où seuls 12 % des investisseurs détiennent des ETF. Une particularité liée aux plateformes de fonds communs de placement, drivers de l’offre dont les infrastructures vieillissantes peinent à gérer les éléments caractéristiques de l’enveloppe (fractionnement, liquidité…), et à l’éducation financière basée sur ces mêmes fonds communs.