Actualité des sociétés
Les fonds actifs font leur retour en grâce
- Vendredi 31 octobre 2025 - 16:49
- | Par Jonathan Blondelet

Après des années de domination passive, la gestion active retrouve de la vigueur. Mais ce regain reste étroitement lié au marché obligataire et à la recherche de flexibilité face à la volatilité macroéconomique.
Une première depuis 2021. Au troisième trimestre 2025, la collecte des fonds actifs (107 Md€) a dépassé celle des fonds passifs (58 Md€).
Ce retour à meilleure santé doit (presque) tout au segment obligataire, dont les émissions sont en augmentation et qui capte la quasi-totalité des flux. Les fonds couverts en dollars américains ont collecté 16,1 Md€ de souscriptions au cours du trimestre, ceux des marchés émergents 6,4 Md€ (en lien avec la faiblesse du dollar).
Obligation rassurante
Pour Morningstar, cela traduit une préférence d’investissement pour « la flexibilité et l'expertise éprouvée en période d'incertitude ». Des gérants comme Pimco ou Carmignac ont su profiter de cet appel d’air.
« Après une collecte 2024 centrée sur les produits les plus passifs de notre gamme, à savoir des fonds crédit à maturité, un changement de cap s’est opéré au profit de produits plus ouverts et flexibles, notamment des véhicules panachés gouvernement-crédit-émergents », détaille Rose Ouhba, directrice générale déléguée chez Carmignac.
Carmignac a collecté 3,1 Md€ depuis le début de l’année contre 1,3 Md€ en 2024, avec un réel pivot de la gestion passive vers la gestion active. Sur ces 3,1 Md€, 2 Md€ ont alimenté les fonds Carmignac Sécurité et Carmignac Flexible Bonds, signalant cette reprise marquée sur les véhicules obligataires flexibles.
Même les fonds actions de la société de gestion, en décollecte depuis quatre ans, esquissent un retour timide dans le vert depuis le début du troisième trimestre. « Les fonds globaux, les émergents et la tech drivent la collecte », précise Rose Ouahba.
Année de rééquilibrage
La tendance pro-gestion active se poursuivra-t-elle au quatrième trimestre ? Jeana Marie Doubel, analyste chez Morningstar, évoque une « année de rééquilibrage » portée par un contexte macroéconomique incitant à la prudence.
Une meilleure culture financière des investisseurs peut aussi expliquer des choix en cohérence avec les (nombreuses) études comparant la performance des fonds actifs à celles des fonds passifs. Les études SPIVA, les plus souvent citées, montrent qu’environ 9 fonds actions sur 10 sous-performent leur benchmark alors que le ratio pour l’obligataire est plutôt de 5 à 6. D’autant plus de chances donc de sélectionner un gérant qui saura apporter une surperformance sur cette classe d’actifs.
« Le marché des ETF et des ETC continue de prospérer, porté par une demande soutenue d'exposition aux actions à faible coût, en particulier sur les marchés américains », prévient Jeana Marie Doubel. Les flux vers les ETF passifs n’ont d’ailleurs pas diminué, mais ont été partiellement compensés par leurs premières sorties trimestrielles en plus de 10 ans. Les ETF actions ont collecté 67,5 Md€, sur une collecte globale de 165 Md€.
La domination américaine se retrouve chez les collecteurs, alors que Blackrock a dépassé avec sa gamme iShares les 1 000 Md€ d’encours à fin septembre.

Source : Morningstar
Recherche d’équilibre
Ce nouveau paradigme « souligne l'optimisme prudent des investisseurs, qui cherchent à trouver un équilibre entre les opportunités mondiales et la nécessité d'un accès efficace aux marchés », poursuit Jeana Marie Doubel.
Il paraît d’ailleurs peu concevable que les investisseurs fassent machine arrière sur une tendance d’investissement solidement ancrée. La part des actifs sous gestion gérés passivement est passée de 11 % en 2015 à 24 % en 2024, portée par les ETF et les fonds à échéance, selon les chiffres de McKinsey. Leur poids doit augmenter d’un tiers d’ici 2028, de 4 900 Md€ à plus de 7 000 Md€. 
 
Le diptyque actions/USA, en revanche, est susceptible d’inflexion en raison du retour progressif au régionalisme. Morningstar note une rotation des stratégies américaines vers les stratégies européennes, les fonds d’actions mixtes européennes large caps ayant attiré 6,6 Md€ sur le trimestre.
On peut également noter la progression des ETF actifs, dont la collecte a augmenté de près de 40 % d’un trimestre sur l’autre, de 4,5 Md€ à 6,3 Md€. Le succès de ce type de véhicule intermédiaire entre gestion passive et active reste cependant à confirmer, puisqu’il ne représente que 7 % des flux vers les ETF et ETC au troisième trimestre.
 
					 
					 
					 
					 
					 
					 
					 
					 
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