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Intégrer les enjeux de durabilité, par Cl. Vaudandaine

L’évolution des obligations réglementaires en matière de finance durable conduit les CGP à se former en continu. Clément Vaudandaine, responsable conformité et formation chez CGP Entrepreneurs, se penche sur la question de l’intégration des enjeux de durabilité.

Depuis la refonte du règlement SFDR, en 2021, les évolutions réglementaires vont bon train. L’environnement dans lequel les CGP exercent leurs activités n’en est que plus complexe.

« Pour les CGP, souligne Clément Vaudandaine, responsable conformité et formation chez CGP Entrepreneurs, il est essentiel de se tenir bien informé des évolutions en cours et à venir. »

Depuis deux ans, la directive MiFID II impose aux CGP de recueillir les préférences de leurs clients en matière de durabilité, et ce afin de leur proposer des solutions alignées avec leurs valeurs. Une démarche qui ne coule cependant pas de source s’agissant d’un cadre où les critères ESG ne sont pas toujours clairement définis.

« La distinction actuelle entre les fonds Article 8 et les fonds Article 9 de la SFDR, par exemple, reste floue et sujette à interprétation, fait observer Clément Vaudandaine, ce qui peut brouiller le message auprès des clients. Une refonte de ce cadre a donc été initiée au niveau européen pour offrir une meilleure clarté. »

La Commission européenne et les régulateurs envisagent de supprimer les catégories Article 8 et Article 9 pour adopter une nouvelle classification plus détaillée, qui permettrait également d’éviter le « greenwashing ».

En première ligne de la relation avec les épargnants, les CGP devront s’adapter à ces changements et en expliquer les « subtilités » à leurs clients pour remplir leur devoir de conseil.

Une nouvelle culture de l’investissement

Selon le spécialiste de CGP Entrepreneurs, les CGP sont déjà confrontés à de nombreuses questions de la part de leurs clients pour bien comprendre les tenants et les aboutissants de la finance durable et s’assurer de la « robustesse » des critères ESG. La directive CSRD va améliorer la transparence des données ESG fournies par certaines entreprises.

Par ailleurs, le renforcement des critères du Label ISR va entraîner tous les fonds labellisés à exclure les énergies fossiles à partir du 1er janvier 2025, sous peine de perdre leur certification, et à s’aligner progressivement sur les critères de l’Accord de Paris sur le climat. Enfin, les nouvelles règles de l’ESMA [AEMF] pour encadrer le nom des fonds « durables » va bousculer le marché, avec une entrée en vigueur généralisée à partir de mai 2025.

« Bien connaître ces évolutions réglementaires et leurs implications, poursuit Clément Vaudandaine, peut être un défi, en particulier pour les cabinets de petite taille, souvent unipersonnels ou dotés de peu de ressources humaines. Pourtant, le travail de mise à jour est indispensable, car il permet aux CGP de maîtriser un langage financier qui évolue régulièrement et d’incarner une nouvelle culture de l’investissement fondée sur les enjeux sociétaux et environnementaux. »

La pédagogie dans ce domaine est devenue un axe fondamental du métier de CGP. La formation continue à la finance durable est une nécessité pour les professionnels qui souhaitent garder une longueur d’avance dans un secteur en pleine transformation, alors que la prise en considération du développement durable est une exigence « incontournable ».

« Se former, conclut Clément Vaudandaine, ne se limite plus à une simple mise à jour de connaissances. C’est une transformation profonde, touchant à la structure même de la gestion de patrimoine. » Faisant partie de la filiale de l’UFF dédiée aux CGP libéraux, CGP Entrepreneurs est un groupement spécialisé dans les services de conseil en gestion de patrimoine, dont la devise est « la liberté sans l’isolement ».

Il accompagne les cabinets à la recherche de nouveaux leviers de croissance, mais aussi les salariés désireux de ses mettre à leur compte. L’an dernier, il a dépassé le milliard d’euros d’encours…

ML