24112024

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Gestion d’actifs

Pour Keren Finance, les petites valeurs recèlent un potentiel boursier

smallcaps

Lors de leur dernier webinaire, Clément Duval, directeur commercial France, et Stéphane Pasqualetti, gérant du fonds Keren Essentiel, ont fait le point sur le segment des petites et moyennes capitalisations françaises. Pour eux, le potentiel de la classe d’actifs s’est reconstitué.

 

Les grandes capitalisations tricolores viennent de battre un record, avec à la clé une envolée de 27 % du Cac 40 sur l’année en cours. Dans le même temps, les petites valeurs n’ont pas démérité, avec une progression de 23 %, les mid & small s’adjugeant 20 %. « Les petites et moyennes valeurs ont commencé à rattraper leur retard, fait remarquer Stéphane Pasqualetti, mais elles restent décotées par rapport aux grandes, tandis qu’elles sont moins sensibles aux paramètres macroéconomiques. La croissance anticipée de leurs résultats est plus forte (+ 20 %, contre 10-12 %), avec des prévisions revues à la hausse, et leur price earnings ratio est plus faible (15-16 fois, contre 19-20 fois). »

Indépendamment des problèmes d’approvisionnement et de coûts du fret maritime, qui touchent beaucoup de secteurs et qui devraient se normaliser, l’amélioration des profits des petites et moyennes entreprises devrait permettre à la classe d’actifs de prendre sa revanche sur les grandes valeurs. Pour l’heure, les flux vont encore majoritairement vers les ETF et les large caps ont toujours la cote, mais le mouvement pourrait s’inverser.

Nouveau fonds en vue

D’abord, parce que les petites valeurs se prêtent bien au stock picking, qui relève de la gestion active, et que nombre de gérants de fonds « multi-caps » ne les ont pas plébiscitées. Ensuite, parce que les grandes valeurs, notamment celles qui ressortissent aux critères de croissance, pourraient baisser de pied. Et ce, pour deux raisons : elles sont pour la plupart très chères, ce qui laisse supposer qu’elles feront l’objet de prises de bénéfice appuyées à plus ou moins brève échéance, et la perspective d’une remontée des taux d’intérêt finira aussi par les pénaliser. De surcroît, la dichotomie entre l’économie et la Bourse ne devrait pas indéfiniment se creuser.

Deux arguments ternissent un peu le tableau. En premier lieu, les contacts avec les petites et moyennes sociétés sont souvent plus compliqués, alors que les grosses structures disposent de bataillons pour éclairer les investisseurs à une fréquence plus soutenue. En second lieu, l’insuffisance de liquidité, liée à un volume de flottant réduit dans l’absolu, freine mécaniquement les ardeurs des investisseurs. C’est pourquoi Stéphane Pasqualetti, qui a succédé à Sébastien Ribeiro (parti chez Amiral Gestion), a augmenté le niveau médian de capitalisation de Keren Essentiels, de 200 M€ à 600 M€ (900 M€ aujourd’hui), rendant le portefeuille plus « malléable ».

Le Top 10 en représente 35 % et le Top 20, 60 %. Quelques exemples de valeurs : Soitec, Trigano, M2i et MGI Digital Technology. A la question d’un internaute de savoir si le fonds va être un jour fermé aux souscriptions (pour préserver les intérêts des porteurs), Clément Duval a répondu : « La taille du fonds est encore inférieure à 45 M€. Si nous devions le fermer, cela ne serait pas avant 250 M€. Ce n’est pas un fonds de microcaps. Cela dit, nous avons en projet de lancer un fonds de midcaps européennes géré avec la même philosophie de gestion. »

ML