22112024

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Gestion d’actifs

"Nous générons un alpha positif de 5 % en moyenne par an"

sellam

Basée au Luxembourg, la société de gestion Chahine Capital emploie aujourd'hui une quinzaine de collaborateurs. Elle bénéficie de la qualité des travaux de Jacques Chahine, un visionnaire dont l'approche du marché démontre toujours sa pertinence. Michaël Sellam, son président, répond à nos questions.

Dans quelles circonstances l’entreprise a-t-elle vu le jour ?
La société Chahine Capital est issue d’une initiative de Jacques Chahine, l’inventeur en France du consensus des analystes dans les années 80 (vendu plus tard à FactSet). C’est en 1991 que celui-ci conçoit un algorithme, lequel sera utilisé à partir de 1998 pour la gestion de la Sicav Digital Funds, lancée cette année-là. Il n’est pas exagéré de dire que Chahine Capital est l’un des pionniers européens de la gestion quantitative.

Comment se présente-t-elle aujourd’hui ?
Depuis 22 ans, les professionnels qui y travaillent s’appuient sur une seule et unique méthode. Ils appliquent avec rigueur un modèle mathématique qui a évolué dans le temps au gré de nos recherches, ce qui nous permet d’identifier les valeurs les plus prometteuses. Notre gamme est investie à 100 % en actions. Nous pratiquons une gestion de momentum, nous ne faisons pas d’analyse qualitative. Cela dit, nos ingénieurs gérants tiennent compte des événements de marché, comme une OPA, une scission ou une fusion, pour corriger le tir à la marge, en fonction de la sélection de titres réalisée par le modèle.
Nous avons aussi introduit une dose d’intelligence artificielle afin d’optimiser notre processus d’investissement. Notre département R&D est en constante réflexion, afin de rendre notre modèle encore plus efficace. Nous avons, en outre, adopté un filtre « responsable » (exclusions normatives et sectorielles, suivi des controverses, contrôle des risques). L’approche ESG n’est plus une option. Quatre de nos fonds ont le Label LuxFlag. Nous analysons aujourd’hui 1 600 valeurs, avec une dominante européenne. Ce n’est pas si courant. Enfin, nos portefeuilles sont très diversifiés (entre 100 et 150 lignes).

Quid des performances ?
Notre fonds Digital Stars Europe enregistre sur 22 ans une performance cumulée de + 542,4 %, soit une moyenne annualisée de +8,8 % sur la période. Sur un an, à fin octobre 2020, il affiche un score de 7,2 %, alors que son benchmark, le MSCI Europe NR, perd quant à lui 13,6 %. Nos quatre autres fonds long only, Digital Stars Europe ex-UK (+7,5 % sur douze mois, contre -9,3 % pour le MSCI Europe ex-UK NR), Digital Stars Europe Smaller Companies (+14,7 %, contre -6,8 % pour le MSCI Europe Small Cap NR), Digital Stars US Equities (+10,3 %, contre +8,8 % pour le S&P 500 NR) et Digital Stars Eurozone (+6,2 %, contre -14,3 % pour le MSCI EMU NR), battent également régulièrement leurs indices de référence. Lancé en début d’année, Digital Market Neutral Europe est un fonds long/short qui, pour l’instant, a une performance quasi étale. En moyenne, nos gérants génèrent chaque année un alpha positif de 5 %. Ce que, par construction, aucun ETF ne peut faire.

Pourquoi vos encours se limitent-ils globalement à 1 Md€ ?
C’est un point auquel nous sommes naturellement sensibles. Comme vous le savez, l’offre est pléthorique et la concurrence est rude. Il faut du temps pour que nos résultats soient bien perçus et pour que nos efforts commerciaux, que nous avons dernièrement intensifiés, portent leurs fruits. De surcroît, la gestion quantitative peut faire peur à ceux qui pensent qu’elle est synonyme de « boîte noire ». Or, le modèle est d’autant plus efficace qu’il n’a aucun état d’âme, qu’il n’a pas de biais comportementaux et qu’il ne subit pas les aléas de la vie.

Que faites-vous sur le plan commercial ?
Nous nous adressons surtout aux institutionnels, mais nous voulons aussi nous développer auprès des CGPI et des particuliers, via notamment l’enveloppe assurance vie. Nous nous sommes organisés pour cela. Quand les contraintes sanitaires se desserreront, nous ferons de nouveaux roadshows, en allant à la rencontre des CGPI. Nous voulons être le plus transparent possible. Le digital, sans jeu de mots, nous y aide. Nous avons des clients un peu partout, en Suisse, en France, au Luxembourg, en Belgique, où nous allons passer à la vitesse supérieure, et, depuis peu, en Allemagne.