Gestion d’actifs
ETF : les flux européens ont ralenti en mars (Lyxor)
- Jeudi 18 avril 2019 - 17:38
- | Par Gestion de Fortune
Le document Informed Investor : Money Monitor publié par Lyxor ETF et proposant une analyse des flux sur les ETF européens pour le mois de mars vient de sortir. Ceux-ci marquent un ralentissement.
Selon la dernière édition en date du document Informed Investor : Money Monitor publié par Lyxor ETF et qui analyse les flux sur les ETF observés en mars en Europe, il y a eu un net ralentissement dans le rythme des souscriptions. Les nouveaux actifs nets sur le marché des ETF européens sont tombés à 5,2 Md€ dans le mois écoulé, alors qu’ils portaient sur 13,7 Md€ en février.
« La collecte au niveau des actions s’est effondrée (–1,7 Md€, contre +6,7 Md€ auparavant), sous l’effet de sorties massives des actions des marchés développés (– 2,1 Md€) et d’une collecte plus modeste sur les actions émergentes (+ 400 M€), précisent Marlène Hassine Konqui, directrice de la recherche ETF, et Kristo Dubarku, analyste de recherche ETF chez Lyxor ETF. Les investisseurs se sont à nouveau détournés de l’Europe, du fait de l’incertitude persistante dans la région. Parallèlement, les ETF obligataires ont attiré des flux entrants considérables (5,8 Md€) pour le quatrième mois consécutif, tirés à la fois par les obligations d’entreprises des marchés développés et la dette émergente souveraine. L’attitude accommodante des banques centrales et la chute des taux d’intérêt ont, en effet, donné un nouvel élan à la quête de rendements. Les flux vers les ETF sur matières premières, eux, sont revenus en territoire négatif (– 288 M€). »
Record de collecte pour le haut rendement
Les ETF smart beta ont une nouvelle fois signé un mois positif, avec 1,1 Md€ de collecte, le facteur « qualité » ayant été le plus recherché. Les flux au profit des ETF ESG (406 M€) ont été moins étoffés qu’en février (1,1 Md€), mais restent… dans le vert pour chacune des catégories ESG. En revanche, les ETF axés sur des stratégies génératrices de rendement ont eu le vent en poupe au cours du mois de mars. Après avoir marqué une pause l’année dernière, la chasse aux rendements fait son retour, tant sur les marchés des actions que sur ceux des obligations.
« Au sein de l’univers du crédit, font remarquer Marlène Hassine Konqui et Kristo Dubarku, les ETF obligations investment grade et à haut rendement ont récolté d’importants capitaux depuis le début de l’année. A eux deux, ces deux segments de marché ont signé un mois record en mars, avec des flux entrants à hauteur de 3,6 Md€. Les obligations d’entreprises investment grade ont enregistré leur deuxième meilleure collecte mensuelle : 2,3 Md€ (juste derrière le record d’avril 2016 de 2,4 Md€). Les flux à destination des obligations à haut rendement ont pour leur part signé un record, à 1,3 Md€. S’agissant des actions, indiquent-ils aussi, après avoir été délaissés entre mi-2017 et mi-2018, les ETF income ont suscité un réel regain d’intérêt. Les flux entrants se sont chiffrés à 1,7 Md€ à fin mars. »
L’examen des données historiques nous apprend qu’il existe une corrélation inverse significative, en termes de flux, entre les obligations d’entreprises et les ETF versant des dividendes, d’une part, et les taux d’intérêt allemands à 10 ans, d’autre part. Les flux à destination des produits à revenus plus attrayants tendent à atteindre des sommets lorsque les taux d’intérêt enfoncent leurs planchers. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, la collecte sur les ETF obligations d’entreprises et les ETF actions génératrices de revenus devrait continuer à se situer à des niveaux élevés en Europe si la tendance qui se caractérise par des rendements obligataires et monétaires extrêmement faibles se prolonge.
Michel Lemosof