Marché
Orias : la profession de CIF poursuit son expansion
- Jeudi 4 septembre 2025 - 17:53
- | Par La rédaction
Stagnation des intermédiaires en assurance, baisse des courtiers en banque, mais envolée des CIF : le rapport 2024 de l’Orias dessine un paysage contrasté pour les professions du conseil et de l’intermédiation.
Après l’année noire de 2023, qui avait marqué pour la première fois un recul des effectifs d’intermédiaires de 2,6 %, 2024 esquisse un retour à la stabilité. Selon le rapport 2024 de l’organisme pour le registre unique des intermédiaires en assurance, banque et finance (Orias) publié le 4 septembre, on dénombre sur l’année dernière 118 308 inscriptions, contre 116 938 en 2023. Le nombre total d’intermédiaires immatriculés - un même intermédiaire pouvant cumuler plusieurs activités - grimpe aussi légèrement, à 69 970 contre 69 277 l’année précédente.
Tête de peloton : les CIF
Les grands gagnants de l’édition 2024 restent les CIF, en majorité des personnes morales (79 %) dont les inscriptions sont 5,1 % plus importantes que l’année dernière, affichant une progression constante d’année en année (+5 % en 2023). Désormais au nombre de 7 054, leur effectif croît sans discontinuer : en 11 ans, il a augmenté de près de 45 %. Les agents liés de prestataires de services d’investissements suivent la même tendance (+5,3 %) que les CIF en 2024.
Milieu de peloton : les IAS
Côté intermédiaires en assurance (IAS), c’est plutôt la stagnation qui prime. Ils sont désormais au nombre de 61 110 contre 61 069 en 2023, année où la profession avait accusé un recul de 2 %. « C’est une dynamique légère mais réelle, soutenue notamment par les mandataires d’intermédiaires en assurance (MIA) qui frôlent la barre des 30 000 inscriptions comme cela avait été le cas en 2022, précise Jérôme Speroni, secrétaire général de l’Orias. Ce sont généralement des intermédiaires à titre accessoire, dont le contingent est soumis aux fluctuations économiques et réglementaires, mais cela reste un canal de distribution important. »
La loi Industrie verte a également poussé des mandataires en assurance vie à devenir intermédiaires, puisqu’il s’agit désormais d’une condition sine qua non pour continuer à exercer.
La population des courtiers en assurances (26 953 immatriculations) gagne quelque 200 personnes, tandis que celle des agents généraux évolue à la hausse de façon infime (11 882 après 11 847). La donne devrait changer avec la création du réseau d’agents généraux de Malakoff Humanis au printemps 2025.
La seule évolution notable concerne les mandataires d’assurances qui ont gagné un peu plus de 500 recrues (3 233 immatriculations ; +19 %), d’anciens MIA ayant rejoint les rangs de Galian-Smabtp, entité née de la fusion de Galian et Smabpt en 2024.
La suppression de l’agrément de la Compagnie des IAS et de l’Afib, deux associations régulées du courtage, faisait craindre de futures radiations en raison d’un délai réduit entre l’annonce de l’ACPR et son effectivité et du fait que les deux associations ont tardé à proposer une solution à leurs adhérents. En effet, l’adhésion à une association étant obligatoire, impossible pour les 3 500 IAS concernés de continuer à exercer sans être membre d’une association reconnue. Finalement, seules 158 radiations ont été prononcées par l’Orias.
Queue de peloton : les IOBSP
Du côté des intermédiaires en services de paiement et en opérations de banque (IOBSP), la chute continue, mais ralentit (-4,4 %). Le contingent des courtiers accuse la plus forte baisse (-5,1 % pour 5 975 individus) mais celle-ci est moitié moins forte que celle de 2023 (-9 %). Un « ralentissement » qui se répercute automatiquement sur celui des mandataires d’IOBSP (-2,9 % pour 13 948 individus).
Il est à noter que si la population des intermédiaires en financement participatif (IFP) chute de 26,4 %, il ne s’agit que de la suite logique de la mise en conformité avec le régime de prestataire de services en financement participatif (PSFP), qui a cantonné le statut d’IFP au don.
Alors que 2024 était l’année de la stagnation, 2025 sera peut-être l’année du retour à meilleure fortune : l’Orias comptabilise 2 000 intermédiaires et 4 300 inscriptions de plus en année glissante.
Un souhait que l’on peut aussi adresser au site internet de l’Orias, dont l’ergonomie est toujours en souffrance. « Il faudrait le rendre compatible avec les téléphones », faisait remarquer lors de la conférence de presse dédiée Emmanuel Legras, président de Votrasso.