25112024

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Gestion d’actifs

Semaine noire : ce qu'il faut savoir sur les ETF selon BlackRock

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Au terme d’une semaine de turbulences qui a vu plonger les marchés en territoire négatif, beaucoup d’investisseurs se sont tournés vers les fonds indiciels cotés (ou ETF). BlackRock analyse la situation.

La semaine du 9 au 13 mars 2020 a vu une poursuite de la dégradation des marchés financiers internationaux. Malgré leur inquiétude, nombre d’investisseurs se sont alors tournés vers les Exchange Traded Funds (ETF) pour affecter leurs capitaux, ajuster leurs positions et gérer les risques. Les transactions qu’ils ont effectuées leur ont permis de disposer de liquidités et d’un accès au marché. BlackRock a établi une liste des quatre choses à savoir sur les flux d’ETF européens au cours de cette semaine noire.

Des records de volumes

Premièrement, les volumes records enregistrés attestent de la liquidité des ETF dans les périodes de tension sur les marchés : 343 Md$ ont changé de main en trois semaines, dont 120 Md$ dans la semaine du 9 mars, alors que, l’an dernier, les volumes hebdomadaires se sont en moyenne élevés à 44 Md$. Durant les journées les plus animées, les flux d’ETF européens ont représenté jusqu’à 30 % de l’ensemble des négociations d’actions (contre 20 % durant les séances les plus animées de l’an dernier.).

« A plusieurs reprises, précise un porte-parole de la société de gestion, le fonds iShares S&P Ucits a été l’instrument le plus liquide du S&P 500, avec plus de 500 M$ échangés en une journée, lorsque le marché d’actions américain était fermé et que les contrats à terme sur les actions américaines étaient suspendus. Sur les marchés obligataires, 16 Md$ d’ETF iShares Ucits Fixed Income ont été échangés pour la troisième semaine d’affilée, soit plus de 200 % au-dessus de la moyenne hebdomadaire de 2019.

Au cours de la séance de Bourse du 6 mars, le volume d’échange concernant le fonds iShares Eur Investment Grade Corp Ucits a atteint 1,2 Md$ (soit 6,6 fois le volume quotidien moyen observé au cours des 12 derniers mois). Pour le fonds iShares Eur High Yield Ucits, le volume d’échange a atteint 590 M$ le 13 mars (soit 5 fois le volume quotidien moyen). Comme lors des précédentes périodes agitées, les investisseurs se sont tournés vers les ETF pour réduire les risques et déterminer les justes valeurs alors que les marchés obligataires sous-jacents étaient perturbés. »

Des Américains plus opportunistes

En deuxième lieu, la transparence des échanges d’ETF en Bourse s’est révélée précieuse dans la mesure où des prix sont établis en temps réel alors que la négociation sur le marché sous-jacent est altérée. « Les perturbations observées sur les marchés des titres à revenu fixe, explique le responsable, ont entraîné des différences entre les prix des ETF obligataires et la valeur de leurs obligations sous-jacentes. Des décotes par rapport aux valeurs liquidatives, qui ne reflètent pas un problème lié à la structure même des ETF, peuvent résulter du fait que les trackers obligataires ont tendance à s’échanger plus fréquemment que les obligations individuelles, notamment en période de tensions. »

Troisièmement, l’idée selon laquelle les ETF devraient faire l’objet de ventes « forcées » en cas de volumes de rachat importants est infondée. Les opérations de rachat ont continué de manière « ordonnée » et ont généralement représenté une fraction de l’ensemble des transactions réalisées sur les ETF, une part importante d’entre elles ayant eu lieu sur le marché secondaire des parts. Le mécanisme de création/rachat offre un choix pour exécuter les flux, en nature et en espèces. Les rachats en nature sont la méthode la plus courante. Lorsqu’un investisseur sollicite le rachat des actions d’un ETF, celles-ci sont ainsi échangées contre un panier de titres, au lieu que les titres soient vendus pour produire des liquidités.

Enfin, quatrième chose à retenir, les flux concernant la région EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique) ne montrent pas de signe de fléchissement. Depuis le début des mouvements de vente sur les marchés, les flux sont restés relativement « résilients ». « En proportion des flux supplémentaires enregistrés entre le 1er octobre 2019 et le 21 février 2020, commente encore le porte-parole de BlackRock, seuls 25 % des sorties de capitaux ont concerné les marchés émergents, 6 % les actions européennes et 4 % les actions américaines. » Les investisseurs sont donc plutôt restés globalement confiants. De leur côté, les Américains ont même eu tendance à se porter à l’achat dans la phase de repli.

Michel Lemosof