01072025

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Gestion d’actifs

Parole d'expert : « BDL Rempart est pertinent dans ce contexte de forte incertitude sur les marchés »

bdl rempart laurent chaudeurge

Dans le cadre de notre hors-série « 50 fonds à détenir dans des marchés incertains », nous avons donné la parole à plusieurs professionnels qui présentent les caractéristiques d'un de leur fonds et sa pertinence dans un contexte économique et géopolitique troublé. Pour ouvrir cette série, Laurent Chaudeurge, membre du comité d’investissement chez BDL Capital Management, défend BLD Rempart. 

Quel est l’objectif du Fonds BDL Rempart ?

Ce fonds a été conçu pour s’adapter aux différents cycles boursiers. Sa gestion repose sur une approche long/short, appliquée aux actions européennes, que BDL Capital Management a été la première à déployer en France, il y a tout juste 20 ans.

Pourquoi avoir créé un tel fonds ?

Tous les modèles économiques ne sont pas créateurs de valeur. Notre approche consiste à détenir, d’une part, une poche acheteuse qui comprend des entreprises sous-évaluées par le marché au regard de leur valeur intrinsèque et, d’autre part, une poche vendeuse qui intègre, elle, les entreprises surévaluées. Il s’agit d’une stratégie éprouvée, utilisée de longue date, notamment dans les pays anglo-saxons.

Elle permet de bénéficier du dynamisme des marchés actions tout en donnant à l’équipe de gestion la possibilité de réduire l’exposition dans les phases de marché difficiles. Notez néanmoins que BDL Rempart n’est pas un fonds market neutral, c’est-à-dire que nous conservons en permanence une exposition nette au marché car les actions montent sur une longue période.

Précisément, quels sont les moteurs de performance de BDL Rempart ?

Les positions longues constituent le premier moteur de performance. Elles correspondent à celles que nous détenons dans le fonds long only, exclusivement acheteur de titres, BDL convictions. Le 2e moteur de performance concerne les positions short, c’est-à-dire les ventes à découvert. Enfin, le 3e moteur correspond à l’évolution, dans le temps, de l’exposition nette du portefeuille.

Comment cette dernière évolue-t-elle ?

Il s’agit d’un moteur de performance potentiellement puissant, aussi, nous nous donnons les moyens de pouvoir faire varier cette exposition rapidement. A titre d’exemple, le fonds avait une exposition de 70 % en début d’année. Nous l’avons ensuite, dès février, réduite progressivement pour atteindre 35 % avant libération day. Elle est actuellement proche de 45 %.

Qu’en est-il des positions longues ?

Elles se répartissent en deux grandes poches d’investissement. Dans la première, la plus résiliente, on retrouve des métiers peu exposés à la cyclicité de l’économie. C’est le cas par exemple de la production de café ou encore certaines activités liées à la santé. Cette poche représente actuellement 55 % des positions longues. La seconde poche intègre quant à elle des valeurs plus cycliques à hauteur des 45 % restants. Nous l’utilisons aujourd’hui pour nous exposer notamment au plan de relance allemand. Selon nous, celui-ci constitue un véritable changement de paradigme dans la macroéconomie européenne.

Parmi les principaux bénéficiaires de ce plan, on peut citer les banques qui vont tirer parti de l’augmentation des émissions obligataires, de la pentification progressive de la courbe des taux et de la redynamisation de la croissance. Nous nous intéressons aussi au secteur de la construction, atone depuis trois ans. Plusieurs grands acteurs du secteur, comme Saint-Gobain, ont récemment témoigné d’un frémissement de l’activité. Enfin, nous sommes également exposés à certaines situations spéciales, à l’instar de Just Eat, qui a récemment fait l’objet d’une OPA assortie d’une prime de 60 %.

Combien de lignes « longues » détenez-vous actuellement ?
Le portefeuille est concentré autour d’une trentaine de lignes. Nous tirons pleinement parti du fait que le marché européen reste très disparate pour sélectionner des entreprises faiblement valorisées qui présentent de bons niveaux de croissance. Les entreprises dans lesquelles nous sommes actuellement investis ont enregistré une croissance des bénéfices de 5,4 % par an sur les 15 dernières années, contre 2,8 % pour l’ensemble des entreprises européennes. Parallèlement, nos entreprises affichent un PER moyen de 11, contre 14 pour le marché.

Qu’en est-il des positions vendeuses ?
Les positions vendeuses sont, elles aussi, constituées de plusieurs poches. Elles concernent un panier de valeurs que nous jugeons extrêmement chères, des titres qui dépendent de la consommation discrétionnaire américaine sur laquelle nous anticipons un ralentissement, certaines valeurs financières dont la dynamique est préoccupante et, enfin, plusieurs valeurs industrielles qui ont été très recherchées depuis deux ou trois ans, mais dont les perspectives de croissance se dégradent.

Vous avez également recours à des produits dérivés sur indice ?
C’est effectivement le cas. Pendant les 15 premières années de vie du fonds, nos positions vendeuses étaient exclusivement réalisées en titres vifs. Mais la crise boursière liée à la pandémie a surpris par sa rapidité et son intensité. Pour ajuster le portefeuille rapidement et gagner en flexibilité, il a fallu étoffer notre boîte à outil. Depuis cinq ans maintenant, et avec succès, nous utilisons des produits indiciels ou thématiques pour compléter notre sélection de titres vifs qui reste le cœur de notre expertise.

Les crises boursières ont été nombreuses au cours des 20 dernières années. Comment BDL Rempart s’est-il comporté ?
Sur les 20 dernières années, le fonds a dû faire face à sept grandes crises boursières. En moyenne le fonds n’a subi qu’un tiers de la baisse du marché avant de capter les deux tiers de la hausser qui a suivi. On retrouve cette résilience dans les performances globales. Alors que, sur les cinq dernières années, l’indice Stoxx 600 a progressé de 80 % Le fonds s’adjuge quant à lui 90 % avec une exposition partielle au marché et une moindre volatilité, historiquement voisine de 10 %. BDL Rempart est donc parfaitement pertinent dans le contexte actuel de forte incertitude sur les marchés

 

TB