23112024

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Banque

Confinement d’un « jeune cabinet » de CGP : Marion Chapel-Massot témoigne

Marion Chapel Massotweb2

Comment les cabinets gèrent-ils le confinement ? Témoignage de Marion Chapel-Massot, du cabinet DeCarion à Montpellier, qui raconte le télétravail et les liens maintenus avec les clients. Avec l'exemple des expatriés restés à l'étranger ou rapatriés. 

 

Alors que le monde traverse une période inédite et que l’on observe un net repli des marchés financiers, le groupe DeCarion a mis en place une nouvelle organisation et un nouveau mode de communication avec nos collaborateurs et nos clients. En tant que « jeune » cabinet, cette épreuve est significative sur bien des points.

Télétravail... 

Tout d’abord, nous avons mis en place dès le 16 mars le télétravail pour tous les membres du cabinet. Nous avons pu être réactifs car les outils digitaux étaient déjà opérationnels. Nous utilisons O2S et devons souligner que leur équipe a été présente et réactive. Tous nos collaborateurs disposent d'un accès personnalisé, cela permet d’avoir une vision synoptique des portefeuilles qu'ils gèrent. C’est essentiel en ce moment !

Nos moyens de communication avec notre clientèle, à travers nos outils de mailing, notre blog et nos pages réseaux sociaux, nous permettent de garder le contact et d’être réactifs. Les prochains jours nous réservent probablement des contraintes d’organisation plus complexes notamment pour la mise en place de visioconférences avec nos clients les plus âgés, moins familiers aux outils modernes, mais on y arrive !

... et dématérialisation

La dématérialisation faisait partie des fondamentaux de notre cabinet dès sa création en 2018. Lors de l’élaboration de nos solutions patrimoniales (choix des assureurs, banquiers, promoteurs, etc.), nous avions été particulièrement sensibles aux outils de gestion et modes de communication (traitement par emails, signature électronique). Ce point, bien qu’encore à notre goût pas assez usité, nous permet aujourd’hui de gérer à distance la plus grande partie des actes de gestion courantes. Les assureurs assouplissent progressivement leurs procédures, par exemple en acceptant de nouvelles souscriptions sur la base de documents scannés.

Concernant les clients « family office », nous avons mis en place une communication WhatsApp pour réaliser un point quotidien sur les marchés et surtout conserver un lien. Lien humain, qui fait partie intégrante de notre mission. Ces informations, certes génériques, semblent être appréciées. Quant aux chefs d’entreprise, nous leur avons communiqué au gré des annonces gouvernementales les différentes mesures de soutien auxquelles ils avaient droit.

Pas d'inquiétude des clients pour l'instant

Nos clients ne semblent pas inquiets à cette heure. Ils ont compris que le marché allait être volatile et que ce n’était pas le moment d’en sortir, du moins pas encore. Certains souhaitent même profiter pour investir afin de profiter de la baisse. Évidemment, nous rappelons toujours et encore que l’horizon d’investissement est capital. Quelques clients nous ont posé des questions dévoilant une certaine inquiétude sur la stabilité des assureurs ou sur les garanties en cas de krach boursier, mais cela reste marginal ! 

Nous constatons que tous les rendez-vous physiques prévus sont maintenus en rendez-vous à distance. Nos clients ont plus que jamais besoin de nous. Il faut simplement maintenant que les compagnies d'assurance et sociétés de gestion jouent le jeu et s’organisent enfin pour mettre en place une dématérialisation des actes de gestion y compris la souscription. La communication de crise est nouvelle pour les CGP mais c’est la clef de voûte de notre différenciation avec les organismes bancaires et assureurs !

Les liens maintenus aussi avec les expatriés

Une partie de notre clientèle est expatriée. Le mode de gestion les concernant demeure inchangé : nous avions l’habitude d’utiliser Skype, WhatsApp, Zoom... A ce jour, le gouvernement n’a pas exigé un retour des populations expatriées dans la mesure où leur lieu de vie habituel était à l’étranger. Cependant, certains d'entre eux possédant une résidence secondaire en France sont rentrés, craignant pour la plupart une hospitalisation à l’étranger. Aujourdhui, leurs questions tournent autour de la valeur de l’euro face à leur monnaie locale ou bien l’impact de la crise sur leurs avoirs situés généralement au Luxembourg.

Enfin, le sujet épineux demeure « la paperasse administrative » que nous imposent nos autorités. Heureusement que la CNCGP à laquelle nous adhérons milite pour les alléger ! Nous avions mis en place début janvier 2020 la signature électronique pour la mise à jour des documents réglementaires notamment. Visionnaires ou pas, nous n’avons désormais plus le choix : tous les documents « papiers » sont devenus obsolètes. Néanmoins, certains clients souhaitent encore signer des documents papier et nous devons faire preuve de pédagogie envers eux.

Développer les honoraires

Il va falloir profiter de cette période de confinement pour affiner nos modes de communication, alimenter nos outils digitaux (blogs, réseaux sociaux…) et se mettre en phase avec nos obligations réglementaires. Nous travaillons, par exemple, à la segmentation de notre clientèle tant sur le plan commercial que marketing. Voilà un exemple de sujet qui attendait d’être traité. Par ailleurs, nous comptons finaliser les process sur notre politique de gestion de la distribution « produits » dont la gouvernance. Pour cela, nous paramétrons le logiciel O2S avec leur assistance qui fonctionne très bien à distance. 

Nous exerçons un beau métier, alors n’oublions pas que notre prestation intellectuelle a de la valeur. C’est certainement aussi le moment de développer notre mode de rémunération en augmentant la part des honoraires, encore trop faible sur le marché des résidents français. Notre mission de conseil semble trouver tout son sens et notre métier est mis à l’honneur. Nous ressortirons grandis de cette période, c’est évident !

Marion Chapel-Massot (photo) est associée dirigeante du cabinet Groupe DeCarion à Montpellier (Hérault).