22112024

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Gestion d’actifs

Un fonds PEA hors du commun

sapienta

Interview de Michel Dinet, gérant et président du fonds Futur Flexible Actions chez Sapienta Gestion

Vous gérez le fonds Futur Flexible Actions. Quelles sont ses spécificités ?

Il s’agit d’un fonds flexible dynamique. Eligible au PEA, il est conçu pour être détenu sur un horizon d’investissement de cinq ans. Son portefeuille est composé de 20 à 25 grandes valeurs duCAC 40 ESG, l’indice boursier qui regroupe 40 sociétés cotées à Paris et qui ont démontré les meilleures pratiques environnementale, sociale et de gouvernance. L’inspiration de ce cadre de gestion actuel a été mis en place il y a un peu plus de deux ans.

Quelle est votre philosophie de gestion ?

Sapienta Gestion a été créée à la fois par et pour des cabinets de gestion de patrimoine et des family offices. Notre vocation est de gérer les portefeuilles de clients, essentiellement particuliers, qui ne se reconnaissent pas dans les gestions standardisées des établissements financiers de grands réseaux. Plus spécifiquement, la stratégie du fonds Futur Flexible Actions a été initialement conçue pour des clients privés qui avaient défini leur propre cahier des charges autourde valeurs françaises renommées, pour répondre à leurs besoins d’épargne au sein du PEA et de l’assurance vie.

Vous évoquez les investisseurs particuliers. Que recherchent-ils ?

Contrairement à un investisseur professionnel ou institutionnel, un investisseur particulier ne recherche pas une performance indicielle. Son principal sujet de préoccupation est l’aversion aux pertes et non l’aversion aux risques. C’est pour cette raison qu’avec Futur Flexible Actions, nous souhaitons les accompagner avec une gestion claire qui, contrairement aux gestions indicielles, permet de limiter les baisses. Aussi, notre gestion n’a pas pour vocation de suivre un thème
spécifique ou de s’appuyer sur un style de gestion particulier. L’idée n’est pas non plus de générer une performance significative en un temps record mais de générer une surperformance régulière tout en protégeant les actifs qui nous sont confiés contre les mouvement violents de marché. Pour cela, nous achetons et vendons des contrats futures sur le CAC 40 afin, selon les cas, de couvrir ou d’exposer le portefeuille. D’une manière générale, nous restons modestes face aux marchés et privilégions la visibilité. Pour ces raisons, le cœur du portefeuille est composé de titres d’entreprises qui ont su démontrer leur capacité à générer de la croissance à travers les cycles économiques.

Comment sélectionnez-vous ces valeurs ?

Le portefeuille est composé de 20 à 25 valeurs parmi les plus liquides de l’indice CAC 40 ESG. Nous avons limité le portefeuille à 25 lignes car nous souhaitons éviter les valeurs susceptibles de sortir de l’indice, ce qui implique traditionnellement de moindres flux acheteurs et donc un impact
potentiellement négatif sur le cours de bourse. Or c’est précisément ce que nous voulons éviter pour nos porteurs de parts. Les valeurs retenues sont également très liquides, issues d’un indice boursier européen majeur, et exemptes de controverses majeures. Leur robustesse à long terme a également été éprouvée. A l’instar, par exemple, d’Air Liquide, il s’agit de grandes réussites industrielles françaises auxquelles les investisseurs aguerris sont attachés pour leur dynamique de croissance ou pour le rendement qu’elles délivrent.

Comment construisez-vous ensuite votre portefeuille ?

Nous avons fait le choix d’équipondérer toutes les valeurs retenues dans le portefeuille. De cette manière, nous corrigeons certains biais sectoriels mais aussi la surexposition à certaines valeurs qu’implique souvent une exposition strictement indicielle. Cela nous permet ainsi d’apporter un équilibre au portefeuille même si certains secteurs, comme la technologie, sont sous-représentés dans l’indice. Certaines valeurs évoluant plus vite que d’autres, nous veillons à respecter en permanence cet équilibre et procédons systématiquement à des réallocations lorsque les différentiels de pondération sont trop importants.

Comment gérez-vous l’exposition du portefeuille au marché ?

Nous utilisons des contrats futures et misons sur une approche convexe en procédant à des ajustements tactiques. En régime de marché normalisé, la stratégie prévoit de maintenir une exposition entre 40 et 80 % de béta tout en s’autorisant, dans les situations de marché atypiques, de réduire l’exposition jusqu’à -20 % ou de l’augmenter jusqu’à 120 %. En pratique, lorsque les marchés évoluent sereinement, nous sommes investis à hauteur de 65 à 75 %. Il s’agit là de notre régime de croisière. Dans tous les cas, nous restons vigilants quel que soit le contexte de marché et nous veillons à être toujours en mesure d’agir rapidement. Les contrats futures que nous utilisons – ceux du mois en cours – offrent une excellente liquidité. Nous pouvons dès lors être très réactifs tout en mettant en place, lorsque c’est nécessaire, des ordres stop ou à court limité pour accompagner efficacement les mouvements de marché. Au quotidien, nous ajustons notre exposition selon des critères définis en comité de gestion et, en cas d’évènement extrême, nous disposons d’outils pour réexposer, le cas échéant, le portefeuille et ainsi accompagner le rebond.

Quel regard portez-vous sur la notion de volatilité ?

La maitrise des risques est au cœur de notre démarche. Comme évoqué, elle se manifeste par la flexibilité qui nous permet de piloter l’exposition au risque de marché par des stratégies decouverture discrétionnaires mais aussi via le choix d’équipondérer les valeurs du portefeuille pour
diluer le risque spécifique de chacune des entreprises sélectionnées. Concernant la volatilité, il s’agit d’une notion confuse pour les investisseurs particuliers. Nous estimons d’ailleurs qu’elle devrait être mesurée autrement, non pas en valeur absolue mais en pourcentage de la volatilité
observée sur le marché. Elle serait alors bien plus pertinence pour évaluer la qualité d’une gestion. D’une manière générale, nous observons que la baisse maximale – ou maximum drawdown – est mieux comprise par les clients.

Future Flexible Actions est-il adapté à tous types de souscripteurs ?

Toujours dans les limites de profil de risque, la stratégie mise en œuvre est facile à comprendre avec un peu d’éducation financière et /ou de pédagogie de la part des intermédiaires. Si besoin, nos équipes sont, dans tous les cas, disponibles pour accompagner les investisseurs. Notre stratégie est particulièrement adaptée aux enveloppes fiscales que sont le PEA et l’assurance vie. En combinant transparence et gestion active, elle permet de réconcilier les investisseurs
particuliers avec les actions que ce soit pour la préparation de la retraite, la constitution de leur épargne de précaution ou dans la perspective d’une transmission.

  

TB