22112024

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Tendance

Les courtiers en crédit en difficulté


img credit immoLa profession est sous tension. En effet, le retournement du marché immobilier, la volonté affichée des banques de se passer de ces intermédiaires ou du moins d’abaisser leurs commission posent problème comme le souligne l’indicateur de chiffre d’affaire de Xerfi.

Le crédit immobilier reste le cœur de l’activité du plus grand nombre des courtiers en crédit dans l’Hexagone. Ils sont rémunérés par une commission délivrée par la banque auprès de laquelle ils ont conclu un prêt pour le compte de leurs clients et des frais de dossier (honoraires). Pas moins de 39% des Français ont fait appel à leurs services en 2022 pour un crédit à l’habitat, soit 10 points de plus qu’en 2015.

Ce poids grandissant des courtiers s’explique en partie par l’accroissement tendanciel de leurs réseaux d’agences qui leur confère plus de visibilité et de notoriété non seulement auprès des ménages mais aussi par l’amélioration et la qualité des services proposés. L ‘indicateur de chiffre d’affaire Xerfi indique que la profession a cédé 5% en 2022 contre une hausse de 36,5% sur la période 2016/2021.

Les courtiers en crédit sont pénalisés par une structure d’exploitation marquée par le poids important des frais de personnel et de certains coûts fixes comme les loyers. Par conséquent, la baisse de chiffre d’affaire 2022 a pesé sur les marges des opérateurs. Aucune amélioration n’est attendue sur le marché de l’immobilier avant le deuxième semestre 2024. Dans ces conditions explique Xerfi, le chiffre d’affaire des courtiers se repliera à nouveau en 2023 ( -8%) pour se redresser légèrement selon les prévisions de Xerfi à l’horizon 2024(+2%).

Les fondamentaux restent bons

Au fil du temps, les courtiers ont acquis une légitimité dans l’intermédiation du financement immobilier sur laquelle, ils peuvent capitaliser. Leur capacité à se redéployer pour trouver de nouveaux relais de croissance portera également ses fruits. Néanmoins, ces pertes de revenus (commissions) pourraient mettre en péril le modèle économique de la profession.

L’une des solutions serait le rapprochement avec d’autres acteurs, partenaires comme les banques en ligne, les néobanques qui cherchent à se positionner sur le marché du crédit immobilier. Les prêts professionnels représentent aussi un créneau porteur . En 2022, la production de nouveaux crédits (jusqu’ à 1 million d’euros) destinés aux entreprises a atteint 125,3 milliards d’euros ( +4% sur un an). Contre 249,3 milliards d’euros (+26%) pour ceux de plus de 1million d’euros. Dans la majorité des cas, la stratégie de diversification a été financée en partie grâce à l’appui financier des fonds d’investissement de plus en plus présents au capital des courtiers tels que Meilleurtaux, Cafpi,Artémis Courtage…