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L'économie chinoise se redresse… et c’est reparti ?
- Mardi 9 mars 2021 - 18:21
La situation en Chine en ce début d’année 2021 semble bien opposée à celle observée l’an dernier à la même époque. L’an dernier, l’économie chinoise a été impacté au premier trimestre en raison du début de l’épidémie de Covid-19 et des mesures restrictives destinées à l’endiguer. Mais l’économie a rapidement commencé à reprendre des couleurs dès le second trimestre 2020.
(Publi-communiqué)
Cette année elle semble prospérer. Le PIB et les exportations de la Chine ont renoué avec leur trajectoire antérieure à la pandémie, une situation qui tranche avec celle observée dans la plupart des économies occidentales, qui restent engluées dans le marasme engendré par le Covid-19. La Chine est-elle en train de reprendre son ascension irrésistible qui en fera la principale puissance économique mondiale ?
Une reprise substantielle et rapide
Le PIB de la Chine s’est contracté de 6,8 % au premier trimestre 2020, une première depuis plus de 40 ans, mais il enregistre un rebond substantiel et rapide. Il est prévu que l’économie chinoise enregistre une expansion de 6,5 % au dernier trimestre de l’année qui porterait son taux de croissance annuel à 2,3 %1 en 2020. Ce chiffre peut sembler faible par rapport aux taux auxquels la Chine nous avait habitués ces derniers temps mais la Chine sera la seule grande économie à enregistrer une croissance positive en 2020.
Même si la campagne de vaccination contre le Covid-19 connaît des débuts encourageants, ce qui devrait favoriser une expansion économique générale cette année, la croissance s’annonce modeste (autour de 1 %2) dans de nombreux pays occidentaux, selon PWC. En revanche, la Banque Mondiale table actuellement sur une croissance du PIB chinois de près de 8 % en 20203, un taux supérieur à celui observé avant la pandémie.
Prévisions 2021 : la croissance économique après la pandémie
15 économies devraient représenter 74 % de la croissance mondiale en 2021
Source : Bloomberg, analyse des données du FMI. Remarques : Prévisions de croissance pour les différentes économies, en pourcentage de l’augmentation du PIB mondial en 2020/2021 Sur la base de la parité de pouvoir d’achat.
Une demande intérieure qui reprend des couleurs
Par le passé, la croissance de l’économie chinoise était tirée par les investissements d’infrastructures mais ces dernières années, depuis la crise financière mondiale de 2008, ce modèle a laissé la place à un autre axé sur la consommation des ménages. Avec la fin des confinements et la reprise de l’activité manufacturière dès le second trimestre de 2020, la production industrielle a donné l’impulsion économique avec une progression de 7,3 % tandis que la pandémie a porté un coup dur aux ventes au détail, achevant l’année en repli de 3,9 %4. Aujourd’hui, du fait d’une nette amélioration de la situation sanitaire en Chine, la confiance des ménages revient progressivement, comme l’illustre le récent rebond des ventes au détail.
Une forte hausse des exportations durant la pandémie
En décembre, la Chine a dégagé le plus important excédent commercial mensuel de son histoire, avec un bond des exportations mondiales de 18,1 % en glissement annuel, et de 34,5 % vers les États-Unis.
La forte hausse des exportations, notamment vers les pays occidentaux, se retrouve dans plusieurs secteurs différents notamment dans les secteurs liés à la pandémie : il s’agit pour l’essentiel d’équipements de protection individuels (EPI) et de produits technologiques permettant le télétravail8. La demande d’EPI devrait fléchir à mesure que le coronavirus sera endigué mais, lorsque le monde renouera avec une vie normale et les économies avec la croissance, les débouchés à l’export pour la Chine dans d’autres domaines pourraient rester fermés.
Les tensions commerciales avec les Etats-Unis et la prise de conscience pendant la pandémie d’une dépendance excessive à l’égard des produits chinois ont amené les gouvernements et les entreprises à diversifier leurs sources d’approvisionnement. Un découplage total avec la Chine est improbable mais la stratégie dite « China Plus One » devrait se traduire par des chaînes d’approvisionnement internationales élargies à d’autres pays et à d’autres sources.
Des tensions commerciales internationales persistantes
Compte tenu des nombreux différends entre les pays occidentaux et la Chine, une rupture des relations commerciales ne saurait être exclue. La surenchère de droits de douane entre Washington et Pékin pendant le mandat de Donald Trump a suscité beaucoup d’attention mais d’autres pays occidentaux se demandent quelle posture adopter face à l’hégémonie économique de la Chine et à son régime autoritaire.
Malgré tout, le commerce avec la Chine reste une opportunité très prisée. 15 pays d’Asie, dont le Japon, l’Australie et la Corée du Sud, ont signé en novembre dernier l’accord de libre-échange baptisé Partenariat Régional Economique Global (RCEP). Et malgré ses appréhensions, l’UE a conclu en décembre un accord sur les investissements avec la Chine.
Une réponse internationale davantage coordonnée face à la Chine est manifestement nécessaire. À cet égard, l’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche tombe à point nommé. La nouvelle administration Biden aura fort à faire, aussi bien au plan national qu’à l’international. Cependant, les relations avec la Chine constitueront sans aucun doute l’une de ses grandes priorités. D’ailleurs, la nouvelle secrétaire au Trésor et ancienne présidente de la Réserve fédérale Janet Yellen a déjà désigné la Chine comme « le principal concurrent stratégique » des États-Unis.
La Chine présente toujours un fort potentiel d’investissement
Même si la Chine demeure un adversaire politique, économique et idéologique, son économie présente indéniablement un potentiel fort. Le contraste entre la démondialisation et les opportunités sur le marché intérieur chinois peut être un facteur d’instabilité mais, chez BNP Paribas Asset Management, nous considérons que l’instabilité est une source d’opportunités.
Avec l’amorce d’une reprise économique mondiale, les points faibles de l’économie chinoise (comme les consommateurs) devraient ressortir à nouveau et le gouvernement chinois devrait continuer d’entretenir la croissance en ouvrant aux investisseurs divers secteurs d’activité axés sur la consommation.
Les engagements pris récemment par la Chine en matière de défense de l’environnement impliqueront des investissements d’infrastructure colossaux, tout comme ses efforts d’amélioration des réseaux de télécommunications nationaux. Ces ambitieux programmes décupleront les opportunités d’investissement dans de nombreux secteurs.
En outre, les actions chinoises deviennent plus accessibles aux investisseurs internationaux, aussi bien celles cotées à la bourse de Hong Kong (actions H) que celles cotées en Chine continentale (actions A). Par ailleurs, dans la mesure où la Chine reste nettement sous-représentée dans les indices boursiers mondiaux et connaît souvent des conditions de marché différentes, les actions chinoises présentent une complémentarité hautement appréciable dans un portefeuille d’actions internationales. Nous restons modérément optimistes à l’égard des actifs à risque à moyen terme et continuerons de rester à l’affût, au-delà des apparences, des opportunités en Chine afin d’offrir les meilleures perspectives de rendement à nos clients.
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La valeur des investissements et le revenu qu’ils génèrent pourraient baisser tout autant qu’augmenter et il est possible que les investisseurs ne récupèrent pas leur investissement initial.
L’investissement dans les marchés émergents ou dans des secteurs spécialisés ou restreints peut être soumis à une volatilité supérieure à la moyenne en raison d’un degré élevé de concentration, d’une plus grande incertitude du fait de la moindre quantité d’informations disponibles, de la liquidité limitée ou d’une plus grande sensibilité à l’évolution des conditions du marché (sociales, politiques et économiques).
Certains marchés émergents offrent moins de sécurité que la plupart des marchés développés internationaux. Pour cette raison, les services de transactions de portefeuille, de liquidation et de conservation effectuées pour compte du compartiment investi sur ces marchés, pourraient s’avérer plus risqués.
1https://www.statista.com/statistics/1102691/china-estimated-coronavirus-covid-19-impact-on-gdp-growth/
2https://www.pwc.com/gx/en/research-insights/economy/global-economy-watch/predictions-2021.html
3https://openknowledge.worldbank.org/bitstream/handle/10986/34710/9781464816123-Ch01.pdf
4https://fas.org/sgp/crs/row/IF11667.pdf
5https://www.statista.com/statistics/270320/unemployment-rate-in-china
6https://www.ceicdata.com/en/indicator/china/annual-household-expenditure-per-capita
7https://www.bloomberg.com/news/articles/2021-01-14/china-s-trade-surplus-hits-record-as-pandemic-fuels-exports
8https://www.cnbc.com/2020/12/07/chinas-exports-surge-on-hot-demand-for-ppe-remote-working-tech.html
9https://ec.europa.eu/info/sites/info/files/joint-communication-eu-us-agenda_en.pdf
10https://www.argusmedia.com/en/news/2175599-china-on-track-for-record-share-of-australian-exports