Capital investissement
Edulis aide à bien valoriser une entreprise non cotée
- Mardi 22 janvier 2019 - 15:33
- | Par Gestion de Fortune
Philippe Lagarde, directeur général d’Edulis, croit aux bienfaits du non coté. Mais encore convient-il de valoriser correctement une PME de croissance ou une start-up. Il propose des pistes de réflexion.
« En l’absence de marché organisé et de liquidité suffisante, s’interroge Philippe Lagarde, directeur général d’Edulis, spécialiste de l’accompagnement des PME de croissance et du conseil aux investisseurs, comment valoriser correctement une entreprise non cotée ? »
Valoriser une PME non cotée implique le suivi de critères objectifs afin de parvenir à un « légitime » équilibre et de fédérer les parties autour d’un projet ou d’une transaction. La confiance dans les équipes qui portent les projets, la compréhension des fondamentaux, la capacité à valoriser les réalisations et les actifs intangibles, par exemple, font partie des clefs d’analyse.
Importance de l’immatériel
La valeur d’une entreprise, cotée ou non cotée, repose généralement sur le croisement de plusieurs méthodes. Trois approches sont principalement utilisées : une approche purement comptable visant à évaluer l’actif économique net de la société (généralement insuffisante pour appréhender les perspectives et les risques), une approche dite « analogique » basée sur l’application des ratios de valorisation, comme le rapport cours/bénéfice, ou sur des transactions comparables et une approche à partir des flux, qui consiste à actualiser les flux futurs d’activité et de trésorerie.
Le professionnel estime qu’il faut aller plus loin. « En effet, explique-t-il, des éléments plus subjectifs et immatériels liés à l’appréciation de la valeur des actifs intangibles représentent de plus en plus souvent la majeure partie de la valeur d’une PME de croissance ou innovante. Ce capital immatériel est constitué de nombreux éléments qui doivent être identifiés dans le cadre du processus d’analyse d’un investisseur : compétences accumulées, temps de développement des produits, caractère innovant ou disruptif, capacité à industrialiser, qualité de la gouvernance et réputation des équipes, barrières à l’entrée, solidité du pipeline de clients ou de produits, modèle de monétisation et trajectoire de croissance perçue, etc.»
« Enfin, poursuit-il, une fois la valeur estimée, l’appréciation d’un prix d’équilibre dépendra des perspectives de sortie de l’investisseur et de la nature de la transaction : investissement majoritaire avec prime de contrôle ou investissement minoritaire, MBO et opération de transmission consensuelle plutôt que rachat pur, etc. »
Michel Lemosof