12102024

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Actualité des sociétés

"Nous voulons mettre le private equity institutionnel au service de tous"


Jean Philippe Hecketsweiler président fondateur PeqanUn entretien avec Jean-Philippe Hecketsweiler, président-fondateur de Peqan

Le capital-investissement est recherché par beaucoup d’investisseurs. Jean-Philippe Hecketsweiler, pionnier de la démocratisation du private equity institutionnel, en explique les tenants et les aboutissants.

Quelle est votre expérience professionnelle ?

En 2009, après avoir travaillé dans la banque d’affaires, chez JP Morgan, j’ai co-fondé HLD, un acteur du non-coté qui avait initialement comme coactionnaires des familles fortunées et des entrepreneurs de renom. Partie de 70 M€, aujourd’hui à la tête de plus de 1,5 Md€, cette société s’est imposée en une dizaine d’années comme un leader français du private equity. Cela m’a conduit à accompagner dans leur développement de nombreuses entreprises de toute taille, comme Interflora dans la distribution de fleurs ou Filorga dans les produits cosmétiques. En avril 2021, afin de permettre au plus grand nombre d’accéder au private equity institutionnel, j’ai créé Peqan, société de gestion de portefeuille agréée par l’AMF. Un projet qui a germé en 2019 et mûri pendant le confinement.

Comment avez-vous choisi ce nom ?

Nous souhaitions un nom simple, court, « gourmand », qui sonne bien et qui soit un peu décalé par rapport aux dénominations habituelles de la gestion d’actifs.

Comment expliquez-vous l’engouement pour le private equity ?

Le private equity est devenu un sujet de conversation dans tous les foyers qui suivent l’actualité des placements ! Il s’agit d’une classe d’actifs dite « illiquide » qui a commencé à se développer il y a une trentaine d’années et qui, en termes de capitaux gérés, s’est mise depuis quelque temps à progresser de façon assez spectaculaire, au rythme annuel de 15 %. Un marché qui double tous les cinq ans ! La première raison pour laquelle l’industrie du capital-investissement rencontre un tel succès est que celle-ci génère depuis plusieurs décennies des rendements à deux chiffres, comme l’attestent les chiffres récemment publiés par France Invest – Association des investisseurs pour la croissance – ou des sociétés d’analyse comme Cambrige Associates. Il faut toutefois souligner que les 12,2 % de taux de rendement interne sur 15 ans présentés dans l’étude de France Invest sont une moyenne et qu’il existe de fortes disparités de performance à l’intérieur de la classe d’actifs. Le capital-investissement permet d’optimiser la diversification au sein d’une allocation globale de portefeuille, grâce à son couple rentabilité/risque, et de s’inscrire dans le temps long, l’horizon de placement étant au minimum de huit ans.

Quelle est votre spécialité ?

Notre but est de rendre accessibles les multiples opportunités du private equity institutionnel à travers une gamme large, profonde et en constant renouvellement, adaptée aux différents profils de risque des investisseurs. Notre stratégie consiste à structurer des produits d’investissement qui panachent des opportunités de qualité institutionnelle (fonds primaires, fonds secondaires, co-investissements, par exemple) sélectionnées par notre équipe. Nous analysons les leviers de création de valeur pour évaluer la performance des fonds sous-jacents et sélectionnons des fonds sur une base internationale, parmi des milliers de possibilités dans de nombreux pays (en Europe et ailleurs dans le monde) et secteurs (technologie, santé, etc.). Grâce à Peqan, les distributeurs et les souscripteurs peuvent créer une allocation de private equity de nature institutionnelle.

En quoi êtes-vous dans la disruption ?

L‘accessibilité et l’expérience client ! Jusqu’ici, le private equity institutionnel – dont le LBO est le cœur du marché – était essentiellement réservé… aux institutionnels : fonds de retraite, fonds de pension, compagnies d’assurance, banques ou holdings familiales, notamment, qui peuvent pour certains en détenir jusqu’à 50 % de leurs placements financiers. Avec des tickets d’entrée qui vont habituellement de 5 M€ à 50 M€. Il est facile de comprendre pourquoi cette activité est restée très éloignée du monde des investisseurs privés, lesquels possèdent aujourd’hui moins de 1 % de l’encours global cumulé du non-coté ! Les véhicules distribués par Peqan sont accessibles dès 20.000 € pour le fonds diversifié et 100.000 € pour les fonds nourriciers. L’expérience client, notre autre grand facteur de différenciation, est au cœur de notre infrastructure entièrement digitalisée, ce qui facilite le travail du distributeur et le parcours du souscripteur. La dématérialisation permet d’éviter des délais de souscription parfois étendus, ainsi qu’une forte consommation de papier ! Les clients et nos partenaires, conseillers ou family offices, disposent de toutes les informations requises et, chaque semestre, d’un reporting détaillé. Il est ainsi possible de consolider ses positions en private equity et de construire sur plusieurs années un portefeuille diversifié.

Qu’est-ce que cela donne en termes de produits ?

Chaque année, et dès 20.000 € (10.000 € pour le futur millésime), Peqan propose une sélection de fonds de private equity qui correspond aux convictions de l’équipe de gestion. En attendant l’agrément du successeur, le FCPR Peqan Co-investissement 2022 est ouvert, permettant aux souscripteurs d’entrer dans un fonds avec une forte visibilité sur le portefeuille, dont Ardian Co-investissement VI et Crown Co-investment Opportunities III (LGT Capital). Après le succès de notre fonds de secondaire Bex Fund IV, qui a clôturé en mars 2022, Peqan a lancé trois autres fonds nourriciers : Quadrille Technologies V by Peqan (fonds nourricier du fonds de technologie Quadrille Technologies V), European Buy-out by Peqan (fonds nourricier du fonds Ardian Co-investissement VI - Compartiment Europe) et Latour Capital IV by Pecan (fonds nourricier du fonds Latour Capital IV). Il faut rappeler que l’'investissement dans des fonds de capital investissement comporte des risques, notamment de perte en capital, d'illiquidité, et de valorisation, que les sommes investies sont bloquées pendant plusieurs années, que les objectifs ne sont pas garantis et qu’il est impératif de prendre connaissance des documents d’information avant toute décision d’investissement.

Quelles sont les modalités de sortie et quelle est la fiscalité pour l’épargnant ?

A l’issue de la période d’accompagnement des sociétés, la sortie se fait généralement par la vente des entreprises. Ces cessions donnent lieu à une distribution potentielle au souscripteur. Quand l’ensemble des distributions perçues excède le montant investi, le solde est taxé à l’IFU. Dans le cas de fonds fiscaux qui investissent principalement en France, comme notre fonds Latour Capital IV by Peqan, le souscripteur est exonéré d’impôt sur le revenu et n’acquitte que les prélèvements sociaux. S’agissant de la fiscalité, nous conseillons à chaque souscripteur de se rapprocher de son conseil habituel.

Quelle est votre ambition n° 1 ?

Notre ambition est de devenir l’acteur incontournable de la démocratisation de private equity grâce aux multiples opportunités que nous proposons et allons proposer. La plateforme Peqan permet aux distributeurs et aux souscripteurs d’avoir un « one stop shop » pour son allocation en non-coté.

ML