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Mark Carney gagne les législatives au Canada
- Mardi 29 avril 2025 - 16:59
- | Par La rédaction
L’une des têtes de proue de la finance durable, porté par sa victoire, s’affirme comme opposant de Donald Trump. Le Premier ministre devra cependant composer pour gouverner.
Le Parti libéral a remporté les élections législatives canadiennes le 28 avril, confortant Mark Carney après sa désignation début mars pour remplacer le Premier ministre démissionnaire Justin Trudeau.
Never forget
Ancien banquier, novice en politique mais tête de pont de l’ESG, le nouveau leader canadien a troqué son bâton de pèlerin de la finance durable contre une croisade anti-Trump, promettant de ne « jamais oublier la trahison » américaine.
Les résultats du vote, non définitifs, lui donnent une timide avancée devant les conservateurs, laissant entrevoir la nécessité d’un gouvernement de coalition.
L’opposition fait cependant bloc contre Donald Trump, promettant de placer l’intérêt du pays avant les luttes partisanes face aux « menaces irresponsables » du président américain. Sur les tariffs, mais aussi sur la souveraineté du Canada, Trump voulant en faire le 51e Etat américain.
Comportement voldemorien
« Quand on pense à ce qui est en jeu dans ces commentaires ridicules et insultants du président, on peut comparer ce comportement à celui de Voldemort », a taclé Mark Carney, osant le parallèle avec Harry Potter.
Le Premier ministre promet d’imposer des contre-tarifs - en vigueur sur les véhicules américains - jusqu’à obtenir des gages crédibles des Etats-Unis lors de la négociation d’un accord commercial entre les deux pays, qui doit débuter en mai.
Avant sa carrière politique, Mark Carney a participé au lancement de la taskforce on climate-related financial disclosures (TCFD), un groupe de travail militant pour un cadre international de reporting extra-financier destiné aux entreprises. Objectif : intégrer le risque climatique dans les grilles d’analyse des investisseurs.
Défenseur des marchés carbone
Il a récemment quitté la Glasgow financial alliance for net-zero (GFANZ) dont il était coprésident pour briguer la succession de Justin Trudeau. Il y défendait notamment le développement de marchés du carbone ou le financement de la transition dans les pays émergents.
Avec pour marotte les risques systémiques pour le système financier causés par le réchauffement climatique, Mark Carney s’est également impliqué dans les COP. Lors de la COP26 de Glasgow, il était envoyé spécial de l’ONU pour l’action climatique et la finance. Un an plus tôt, il prononce à quelques semaines de l’ouverture de la COP21 de Paris son discours sur la tragédie des horizons, évoquant l’impossibilité des dirigeants politiques à se projeter dans la transition énergétique.
Double gouverneur de banque centrale
Diplômé en économie de l’Université de Harvard et d’Oxford, Mark Carney a travaillé 13 ans pour Goldman Sachs, avant de devenir sous-gouverneur de la Banque du Canada en 2003 puis sous-ministre délégué principal des Finances en 2004. Il sera ensuite gouverneur de la Banque du Canada et président du Conseil de stabilité financière pendant cinq ans. Il rejoint la Banque d’Angleterre en 2013 dont il est le premier gouverneur non britannique.