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Dette privée : un rendement attractif au service de la transition énergétique
- Jeudi 4 juillet 2024 - 11:05
- | Par Jean-Baptiste MARCY
La dette privée peut offrir aux investisseurs un rendement stable d’environ 8% tout en s’avérant un instrument utile de financement de la transition énergétique.
Par Franck Sabbah, responsable du développement des activités de gestion d’actifs chez Berenberg
En Europe, la prise de conscience de la nécessité d’investir dans la transition énergétique, et en particulier dans les énergies renouvelables (solaire, éolien), s’est accélérée, notamment depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine en février 2022. Des fortes fluctuations des prix de l’énergie à la multiplication des évènements climatiques extrêmes, il est vrai que les justifications ne manquent pas pour convaincre les investisseurs de s’intéresser à cette thématique. Le respect de la trajectoire de décarbonation validé par l’Accord de Paris de 2015 implique de toute façon une réduction drastique de notre dépendance aux énergies fossiles et le développement des parc éoliens et solaires. Le marché des technologies propres devrait ainsi atteindre un volume d’investissement annuel de 650 milliards de dollars d’ici 2030, selon l’Agence internationale de l’énergie, un montant supérieur de plus de trois fois au niveau actuel.
Pour participer au financement de cette transition énergétique, les investisseurs disposent de plusieurs familles de produits à leur disposition : investissements directs, fonds d’actions cotées etc. Alors que les banques traditionnelles restreignent leurs financements pour se conformer à une réglementation plus stricte, la dette privée connaît un succès croissant, notamment auprès des investisseurs institutionnels (compagnies d’assurance, caisses de pension etc.) et de certains family offices. La demande de financement via la dette privée est très forte dans les énergies renouvelables. De nombreux projets sont disponibles, du développement à la construction en passant par l’opération.
Limiter le risque de défaut en évitant les opérations de type « early stage »
Au sein du compartiment de la dette privée, la dette junior (subordonnée) mérite tout particulièrement le détour des investisseurs car le nombre d’acteurs y est moins élevé alors que le segment nécessite une forte compréhension du marché et de la technologie. Cette concurrence moindre met les financeurs en position avantageuse. Il faut néanmoins un savoir-faire particulièrement développé pour accompagner les entreprises en question et prévoir des garanties. Dans le cas éventuel d’un défaut, l’équipe de gestion pourrait être amenée à reprendre la mise en œuvre opérationnelle de l’activité.
Pour limiter le risque de défaut justement, il est indispensable de se montrer très rigoureux dans la sélection des projets et de ne retenir que les meilleurs profils de risque avec des flux de trésorerie prévisibles. Pour obtenir un rendement moyen de 8%, l’investisseur doit éviter les opérations les plus risquées de type « early stage », comme le pré-développement. Plus l’opération est proche de la mise en production et plus le projet sera sensible aux variations du prix de l’énergie. Il s’agit également d’éviter de rechercher un rendement trop élevé où le risque serait plus proche de celui des actions mais avec un taux de défaut potentiel plus élevé.