21112024

Retour

Marché

Les escrocs font leur rentrée


cyberattaqueLes arnaques à l’usurpation d’identité se multiplient ces dernières semaines, qu’il s’agisse de courtiers, de banques ou même du Gafi.

 

 

 

 

  

Pas de vacances pour les aigrefins. Les fausses offres de prêt immobilier ou de rachat de crédit proposés par des escrocs usurpant l’identité de banques ou de courtiers se sont multipliées ces dernières semaines.

Arnaque à l’apport personnel

Au point de pousser l’ACPR à alerter le public sur leur recrudescence en décrivant les modes opératoires les plus usités. S’agissant des fausses offres de crédit, les victimes transmettent leurs coordonnées en répondant à des publicités sur les réseaux sociaux ou sur de faux sites de comparateurs de crédits. Elles sont ensuite démarchées par téléphone et par courriel par des escrocs qui se présentent comme appartenant au personnel de courtiers autorisés à exercer en France.

« Pour crédibiliser leur discours, les escrocs utilisent des documents ayant pour entête des logos d’établissements autorisés à octroyer des crédits en France, précise l’ACPR. Après signature de la fausse offre de crédit, les escrocs demandent aux victimes de verser leur apport personnel par virement sur des comptes qui sont parfois ouverts auprès des établissements dont l’identité est usurpée. »

Double crédit

Quant aux offres de rachat de crédit, elles ciblent des individus ayant récemment réalisé des travaux de rénovation énergétique. Les cibles sont démarchées - par téléphone ou mail – par de faux courtiers, voire de faux personnels du ministère de la Transition écologique. Une fois le prêt effectué et les fonds débloqués, les victimes effectuent un virement… sur le compte des arnaqueurs.

Celles-ci doivent alors non seulement poursuivre le remboursement de leur ancien crédit, mais également du nouveau puisque le prêt, cette fois, n’est pas fictif.

Solutions insuffisantes ?

« Avant de répondre à une offre, il est prudent de vous assurer que votre interlocuteur est bien employé par la société à laquelle il se réfère en effectuant un contre-appel au siège de cette société à partir d’un numéro que vous avez trouvé vous-même », préconise l’ACPR. Les listes noires établies par le superviseur peuvent également aider à identifier les noms de domaine frauduleux, qui se rapprochent souvent de ceux des établissements ou courtiers autorisés à exercer en France.

Pour Laurent Denis, avocat, qui rappelle que les arnaques au crédit visent souvent des personnes fragiles, ces solutions ne suffiront pas. « Un tiers (notaire, commissaire de Justice, Avocat...) pourrait vérifier l'authenticité de la documentation de crédit et fournir un avis favorable ou non, au virement envisagé à tout professionnel bancaire (établissement de crédit agréé ou Intermédiaire bancaire immatriculé », suggère-t-il. Alternativement, il propose de mettre à la charge des banques une obligation de contrôle du bénéficiaire de l’Iban et de l’autorisation administrative l’autorisant à exercer son activité.

Faux services aux transferts internationaux

En termes d’escroqueries, la nouveauté de la rentrée vient du Groupe d'action financière (Gafi), qui fait lui aussi l’objet d’usurpation d’identité. Les margoulins demanderait - prétendument au nom de l’institution chargée de l’action mondiale de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme (LCB-FT) – des frais pour des services fictifs (comme la vérification de l’origine des fonds) aux personnes voulant effectuer des transferts internationaux de fonds.

Ils peuvent alternativement proposer des « services de recouvrement d’avoir », moyennant une commission.

« Ces escroqueries peuvent sembler utiliser du papier à en-tête portant le logo du Gafi, ou contenir les signatures de hauts fonctionnaires réels ou fictifs du Gafi, détaille l’organisme. Elles peuvent parfois inclure des adresses de sites web légitimes pour donner un vernis de crédibilité à l'escroquerie. » Parfois, les fraudeurs arrivent même à plagier le mail ou le téléphone officiel du Gafi.

Il faut rappeler que le Gafi est une agence gouvernementale, qui ne contacte donc pas le grand public par ces moyens de communication. Elle n’a pas non plus pour fonction de contrôler les transactions financières et n’a pas le pouvoir de bloquer un compte.