21112024

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L'HUMEUR DE GEF

Le fonds Marianne : un soupçon de finances publiques, avec ou sans sucre ?

Détourner l’attention est une chose. Détourner des fonds publics en est une autre ! A l’initiative de la très médiatique Marlène Schiappa, aujourd’hui secrétaire d’Etat chargée de l’Economie sociale et solidaire, fut créé fin 2020, un fonds dont le nom fleure bon les valeurs républicaines de partage, le fonds Marianne. Souvenons-nous (et nous nous en souvenons), un enseignant Samuel Paty venait d’être assassiné par un intégriste, à la sortie de l’école. Il s’agissait, avec la création de ce fonds doté de 17 millions, de donner aux associations qui luttent contre la radicalisation en ligne les moyens de s’exprimer contre la propagande intégriste. Mais voilà, des soupçons de détournements de fonds publics sont apparus. Et une enquête diligentée. Deux associations auraient reçu une part importante du « butin » en contrepartie d’un travail de création et de mise en ligne de contenus qui ne serait pas à la hauteur des fonds attribués. Pis, il serait question d’un possible détournement de fonds au bénéfice d’administrateurs de l’une des associations. Scandale d’Etat ? Absence de surveillance ? Détournement de fonds au profit d’autres actions politiques ? Fort heureusement, le fonds Marianne n’est pas coté en bourse et, de toute façon, il n’aurait pas échappé à la vigilance des commissaires aux comptes.

L’arroseur arrosé ou le canard canardé ?

On se souvient de l’affaire « Pénélope » qui a conduit François Fillon à abandonner son ambition présidentielle de 2017. Le Canard enchaîné en avait fait ses choux gras en révélant les « passe droits » dont a bénéficié l’ancien premier ministre et, cerise sur le gâteau, un emploi fictif parlementaire occupé par son épouse. L’un des journalistes qui a contribué à faire éclater ce scandale, Christophe Nobili, vient de publier aux éditions JC Lattès « Cher Canard - de l’affaire Fillon à celle du Canard Enchainé ». Et le mot « Cher » n’est pas choisi au hasard puisqu’il explique en les dénouant les fils complexes d’un autre emploi fictif mais cette fois-ci au sein de l’hebdomadaire satirique. « Cher » car il s’agit de la rémunération de l’épouse d’un passé dessinateur du Canard, qui, nous dit l’auteur « n’a jamais mis les pieds au journal ». Montage « bancal mais légal » justifie le Canard. Ce qui remet au goût du jour cette réplique de Molière « qui se sent morveux, qui se mouche ». Affaire à suivre mais peut être ailleurs que dans les colonnes du Canard.

Les arnaques célèbres : pour les vacances, un escroc par apéro !

Bientôt les vacances et place à la lecture qui, si elle peut conjuguer plaisir et utilité, sera notre soleil estival. Pour passer ce bon moment, il faut lire « Les Plus belles histoires de l’escroquerie - du collier de la reine à l’affaire Madoff ». L’auteur Christian Chavagneux est docteur en économie, éditorialiste au mensuel Alternatives Economiques, chroniqueur radio et auteurs de nombreux ouvrages sur le thème des subprimes, des paradis fiscaux, des crises financières… Bref, vous l’aurez compris, un expert et ce qui ne gâche rien, bien au contraire, un véritable romancier au style aussi alerte que les alertes qu’il lance, salutaires, contre les escrocs d’aujourd’hui. Comme il l’écrit si justement, « L’histoire des arnaques permet de décrire celle du capitalisme : on n’escroque pas de la même manière à l’heure de la dérégulation financière et des paradis fiscaux qu’au temps où l’héritage était la principale source de richesse ». A lire, sans modération.



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