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DPE : les diagnostiqueurs prévoient une hausse de leurs tarifs de 10 %
- Vendredi 23 août 2024 - 15:40
- | Par La rédaction
Le durcissement des réglementations visant à renforcer la fiabilité de l’étiquette énergétique, notamment le renforcement de la formation, risquent de se répercuter sur le consommateur.
Le diagnostic de performance énergétique (DPE), moult fois critiqué par les associations de consommateurs pour son manque de fiabilité, se réforme pour mieux séduire. Le DPE a été par deux fois revue et le métier de diagnostiqueur fait maintenant l’objet d’un encadrement plus important.
Depuis le 1er juillet, les professionnels font l’objet d’une formation plus intense et de contrôles renforcés, toujours dans l’optique d’améliorer la crédibilité des petites étiquettes.
Surcoût pour les diagnostiqueurs
Plusieurs professionnels du secteur, interrogés par Ouest-France, estiment que ces contraintes vont faire grimper la facture pour le consommateur, de l’ordre de 10 % d’ici fin 2024.
La conséquence d’un « surcoût de 35 000 € sur une période de sept ans » pour les diagnostiqueurs, rapporte au journal Jean-Christophe Protais, président de Sidiane.
Si certains pratiquent des prix bien en dessous du marché, cela peut être au détriment de la qualité du diagnostic. En témoignent les études d’UFC-Que Choisir ou d’Hello Watt qui montrent des écarts patents sur des logements identiques, dont les DPE réalisés par des professionnels différents peuvent présenter jusqu’à trois lettres d’écart.
Or, le poids du DPE dans l’appréciation des biens est de plus en plus important à mesure que le calendrier de sortie des passoires thermiques du marché locatif prévu par la loi Climat et Résilience se met en œuvre. Depuis le 1er janvier 2023, les logements classés G+ (plus de 450 kWh/m²/an) sont interdits à la location. Début 2025, ce sera le tour des étiquettes G, puis F en 2028 et E en 2034. En attendant, les logements classés F et G ont vu leur loyer gelé.
Priorité aux passoires thermiques
Une étude de GoFlint publiée le 20 août montre que les passoires thermiques se vendent 1,7 fois plus vite que les « logements verts ». 34 % des biens A-B seulement ont été vendus au premier trimestre, contre 58 % des étiquettes C-D-E et 63 % des biens F ou G.
La start-up qui publie la quatrième édition de son baromètre « La Vigie » constate pour la première fois au niveau national un volume similaire de biens en vente aux notes A-B (+32,9% par rapport au T1 2024) et de biens aux notes F-G (+2,9%) - 120 000 unités pour chaque catégorie - ainsi qu’une progression soutenue des étiquettes C-D-E en vente (+8,7% pour 737 000 biens).
Rééquilibrage
Ces tendances pourraient cependant évoluer, puisqu’un arrêté du 22 avril 2024 transforme le mode de calcul afin qu’il soit plus équitable pour les logements de moins de 40m2. Depuis le 1er juillet 2024, les seuils de référence sont modifiés afin que les consommations d’eau chaude sanitaire impactent moins ces petites surfaces. Une attestation peut-être ainsi générée en ligne pour rehausser l’étiquette énergétique du bien. D’après les calculs du gouvernement, 11 % du parc immobilier métropolitain devrait être impacté.