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[Tribune] Election de Trump : quel impact pour le private equity aux États-Unis ?
- Lundi 9 décembre 2024 - 10:13
- | Par Emilie Buttiaux, directrice générale d'Archinvest
Le premier mandat de Trump a favorisé le private equity avec des réductions d’impôts et une dérégulation, malgré des défis liés au protectionnisme. À partir de 2025, les investisseurs pourront exploiter un contexte porteur, combinant opportunités sectorielles prometteuses, fiscalité allégée et dérégulation incitative.
La précédente administration Trump a été bénéfique pour le secteur du private equity, grâce à la réduction des impôts, à la dérégulation et à un environnement propice aux affaires. Cependant, les politiques protectionnistes et les limites sur la déductibilité des intérêts ont introduit des défis pour certaines stratégies d’investissement. Les fonds de private equity ont donc dû jongler entre ces avantages fiscaux et les risques liés à l'incertitude géopolitique.
A partir de 2025, les investisseurs devront analyser finement ce nouveau contexte de tensions inflationnistes et macro macroéconomiques pour investir sur les marchés privés.
Quels secteurs à surveiller ?
L’élection de Trump pourraient stimuler les activités de M&A dans certains secteurs clés. Les industries énergétiques, notamment le pétrole et le gaz, ainsi que la production manufacturière basée aux États-Unis, pourraient bénéficier d'une tendance porteuse. Par ailleurs, les crypto-monnaies et plus largement le secteur des nouvelles technologies pourraient bénéficier de l’orientation de ce nouveau gouvernement. En revanche, les secteurs liés aux énergies renouvelables pourraient souffrir d'un manque de soutien gouvernemental.
Dérégulation et fiscalité : un élan pour les PME
L’accent mis par Donald Trump sur la dérégulation pourrait jouer un rôle stimulant pour les entreprises américaines, en particulier les petites et moyennes entreprises. Ces dernières représentent une part importante du portefeuille des fonds de private equity. Si ces mesures se concrétisent, elles pourraient insuffler un regain de confiance aux investisseurs, favorisé par une hausse des dépenses en capital et une réduction des contraintes administratives.
Sur le volet fiscal, les réductions d’impôts annoncées par Donald Trump pourraient également soutenir les entreprises américaines en augmentant leur capacité d’autofinancement. Les allégements fiscaux devraient être modérés mais ils renforcent tout de même la dynamique favorable d’investissement aux Etats-Unis.
Protectionnisme : un impact modéré pour le private equity
Les politiques protectionnistes, comme les droits de douane, visent principalement les biens manufacturés et touchent donc de manière limitée les portefeuilles de private equity, qui sont souvent surpondérés en secteurs basés sur la propriété intellectuelle et les services. Ainsi, bien que certaines entreprises soutenues par des fonds puissent être directement affectées, les portefeuilles diversifiés devraient rester relativement résilients face à ces mesures.
Inflation : des leçons tirées du passé
Si le retour de l’inflation demeure incertain, les expériences récentes offrent des enseignements utiles. Après la pandémie de Covid-19, les entreprises soutenues par les fonds de private equity ont réussi à protéger leurs marges et à maintenir une croissance des revenus et des profits, malgré les pressions inflationnistes et les perturbations des chaînes d’approvisionnement. Si l’inflation repartait à la hausse, les fonds pourraient répliquer ces stratégies pour gérer efficacement cette dynamique.
Est-ce le bon moment d’investir aux Etats Unis en private equity ?
Avec la réélection de Donald Trump, le marché américain bénéficie d’une dynamique positive, offrant un moment opportun pour s’exposer au private equity américain. Les premières mesures annoncées, centrées sur la stimulation de la croissance économique via des dépenses domestiques et une posture commerciale plus protectionniste, sont de nature à soutenir les entreprises américaines. Par ailleurs, cette orientation politique tend à renforcer le dollar, dans un contexte où les investisseurs misent sur un climat économique favorable à l’économie américaine.