La prévision est difficile surtout lorsqu'elle concerne l'avenir
Les analyses de Warren Buffett sont très écoutées dans le monde de la finance. Sa société d’investissement, Berkshire Hathaway détient 189 Md$ de liquidités au premier trimestre 2024. Ce montant démentiel peut s’expliquer de deux façons : selon le pape de la finance, il ne trouve pas de cibles qui correspondent à ses critères d’investissements. Deuxième explication, la liquidité autrefois boulet rapporte beaucoup d’argent aujourd’hui. À ce jour, Berkshire Hathaway détient plus de 150 Md$ dans les bons du Trésor américain. Avec des taux qui flirtent avec les 5 % depuis plusieurs mois, cela fait plusieurs milliards de dollars d’intérêts qui tombent dans l’escarcelle sans prendre beaucoup de risques !
Signe des temps qui changent, Warren Buffet s’est récemment délesté d’un des sept fantastiques à savoir Apple à hauteur de 13 % de sa participation, pour acheter des bons du Trésor américain. Certes, il lui reste quand même près de 300 Md$ d’actions dans son portefeuille. Ce choix de gestion montre qu’un investisseur averti comme Warren Buffet suit à la lettre les préceptes que lui-même a distillé tout au long de sa carrière. Je n’en citerai que deux :
● « Le risque provient de ne pas savoir ce que l’on fait »
● « Voyez les fluctuations du marché comme votre alliée plutôt que votre ennemie ; tirez profit de la folie plutôt que d’y prendre part »
Que l’on soit conseiller en gestion de patrimoine ou épargnant, les allocations réalisées sur un patrimoine financier et immobilier doivent toujours garder un savant équilibre correspondant au profil de risque, à l’horizon de temps et à la capacité de subir des moins-values latentes. Le « sans risque » rapportant un rendement honorable a redistribué les rapports de force que ce soit dans la gestion d’actifs ou la pierre-papier. Est-ce à dire que la préservation de l’épargne prend le dessus sur sa fructification… ? Le rusé Warren à l’instar des épargnants inquiets se met un pactole de côté mais pas pour les mêmes raisons, c’est pour mieux sauter sur une proie. Dans son discours lors de la dernière assemblée, il certifiait : « Nous aimerions bien dépenser la liquidité, mais nous ne le ferons pas à moins de penser que nous faisons quelque chose qui présente très peu de risques et qui peut nous rapporter beaucoup d'argent ».
Entre une baisse de l’inflation, une croissance balbutiante mais des cours de bourse qui tiennent la distance, « la prévision est difficile surtout lorsqu'elle concerne l'avenir » ; Pierre Dac avait vu juste !