Des choix plus marqués
Le contexte de marché actuel impose aux investisseurs de remettre en question les habi- tudes prises au cours de la dernière décennie. Depuis 2008, la recherche de performances nominales a primé en faisant la part belle aux valeurs de croissance. Désormais, c’est la quête de rende- ments réels, nets de l’inflation à venir, qui prévaut.
Il leur faut également revoir leurs convictions en matière de croissance économique et de profitabilité à venir des entreprises. Une difficulté que certains gérants transfor- ment en opportunités. Jean-François Weill, gérant chez Uzès Gestion, estime que la période actuelle est pertinente « pour challenger les modèles d’affaires des sociétés que nous avons en portefeuille au regard des nouvelles conditions économiques, de marché et de financement. C’est l’occasion pour nous de faire le tri et de ne conserver dans le portefeuille que les champions de demain ».
L’action des banques centrales des dernières mois a radi- calement changé la donne. Fort heureusement pour les investisseurs, certains gérants n’ont pas perdu de leur agilité et la richesse de l’offre de fonds permet de faire face à la fin de l’abondance de liquidités et des taux néga- tifs qui ont été de puissants moteurs pour la hausse des marchés au cours des dernières années.
A présent, c’est donc le discernement, via une gestion résolument active, qui va durablement prévaloir avec, du côté des équipes de gestion, la robustesse du processus d’investissement, la qualité de la recherche et celle des informations collectées et, du côté des entreprises, la qualité du business model, la capacité à conserver des niveaux de marge élevés, combinées à une vraie transparence sur l’activité et les critères extra-financiers. Dans tous les cas, l’objectif sera de capter un rendement supérieur à l’inflation à venir, potentiellement encore sous-estimée par les investisseurs, dans un contexte de marchés incertains.