29032024

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Encore beaucoup d'incertitudes sur l'immobilier coté

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Bonne nouvelle pour les fonds immobiliers et les OPCI : les foncières cotées ont repris du poil de la bête depuis le début de l’année. Mais elles sont en retard par rapport au reste de la cote et l’avenir des sous-segments n’est pas appelé à un sort commun, comme le souligne Sofidy.

L’immobilier coté est-il sorti d’affaires après l’anus horribilis qu’il a connu en 2020 ? Pas sûr et en tout cas pas pour tout le monde assure Laurent Saint Aubin, gérant chez Sofidy. Pour ce spécialiste de l’immobilier coté, la pandémie devrait laisser des traces assez indélébiles pour certains business model. A commencer par celui des gérants de grands centres commerciaux du type Unibail-Rodamco qui ne pourront plus réclamer de régulières hausses de loyers à leurs enseignes locataires. Idem pour les bureaux en périphérie des grandes villes amenés à subir les conséquences du télétravail.

En fait, c’est toute la partie immobilier cyclique qui devrait continuer à souffrir alors que les segments moins sensibles à la conjonctures ont de meilleures chances de retrouver des cours à la hausse. « On est arrivé à des points d’entrée sur ces titres », convient Laurent Saint Aubin qui voit donc d’un bon œil les segments du résidentiel, la logistique, les datas centers, les tours télécoms, les résidences étudiantes ou les foncières spécialisées dans les services publics qui louent des locaux pour des casernes de pompiers, des crèches, des écoles ou des cabinets médicaux.

Ceux qui s’en sortiront le mieux seront ceux qui feront preuve d’imagination pour réinventer des business model malmenés par internet ou les nouvelles habitudes de vie. « Ces segments devraient enregistrer des hausses de leurs taux d’occupation et des loyers, à même de faire face à la stagflation », déclare le gérant de Sofidy.

Au 10 septembre 2021, l’indice immobilier de référence, le FTSE EPRA Eurozone affichait un gain de 8,23% depuis le début de l’année, contre +19,5% pour l’indice STOXX Europe 600. La preuve que l’immobilier européen est encore à la traine par rapport à l’ensemble des valeurs de la zone. Une bonne nouvelle pour les amateurs de stock-picking, convaincus des perspectives de reprise des foncières cotées. Mais ce retard est-il appelé à être comblé ? Pour l’heure, il est difficile pour ces mastodontes de faire le point sur la valeur exacte de leur portefeuille, aucune transaction d’envergure n’ayant été enregistrée depuis de longs mois. Ce qui rend au passage illusoire la valeur d’ANR publiée tous les six mois par ces acteurs.

Toute reprise de leurs cours de Bourse est toutefois réconfortante pour les gérants d’OPCI qui, l’an passé, ont vu leurs performances se dégrader en raison des fortes chutes des foncières cotées. Le salut proviendra assurément d’une bonne diversification géographique, les foncières allemandes étant plus spécialement orientées dans l’immobilier résidentiel alors que les néerlandaises dénombrent des champions de la logistique.

PBB