Immobilier

Ventes dans le neuf en 2018 : une tendance inquiétante

Le bilan 2018 est préoccupant selon la Fédération des promoteurs immobilier avec un recul des mises en chantier (-20%) et des demandes de permis de construire (-11%).

Alexandra François-Cuxac, la présidente de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), a présenté les données relatives à la promotion immobilière en 2018 avec un bilan préoccupant : -20,3% sur les mises en chantier et -11,8% sur les demandes de permis de construire. « Une alerte plutôt qu’une alarme », a-t-elle souligné.

Pour autant, la déception reste relative puisque les mises en vente, si elles ont reculé sensiblement de 132 618 en 2017, après 124 942 en 2016, à 117 948 en 2018, on est encore au dessus du niveau des quatre années 2012 à 2015. Le délai d’écoulement est toujours sur un bon rythme, d’environ 10 mois (moins en Bretagne, à Toulouse, à Montpellier, mais nettement plus à Nice, Dijon, Le Havre, Rouen, Lille).

L'immobilier stimatisé

La présidente de la FPI a fustigé « la fiscalité brouillon du gouvernement, ce qui produit une ambiance anxiogène et un attentisme des investisseurs ». La constante « stigmatisation de l’immobilier » est jugée inquiétante. Quant à la conjoncture 2019, elle ne s’annonce pas bien : « Nous allons avoir un problème d’offre, avec un équilibre économique de plus en plus difficile à trouver à cause notamment de la hausse des coûts de construction », a-t-elle poursuivi.

Selon les statistiques de la FPI, les ventes à investisseurs ont fortement baissé l’année dernière (-13%) tout en restant à un niveau élevé très supérieur aux années 2012 à 2015. La progression des prix reste très modérée (+2,6% sur 2018) à 4 300 € par m2, à comparer à 3 950 € au T1 2015. Observons une relative stabilité du prix moyen entre le T1 2010 base 100 et le T4 2015 à 106 (soit 6% sur 6 ans), la progression s’accélérant ces trois dernières années (de 106 à 116).

En région parisienne, l’évolution des prix est très chaotique d’un trimestre à l’autre : retenons qu’au premier trimestre de 2015, la moyenne s’établissait à 4 610 € et au quatrième trimestre de 2018, on a atteint le record de 5 160 €. Marc Villand, vice-président de la FPI, a souligné son inquiétude sur cette tendance liée à la hausse des coûts de production. « Cette statistique est pour nous une source d’inquiétude parce que notre intérêt n’est pas de voir les prix monter au risque de désolvabiliser notre clientèle ».

JDE