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Fonds d’investissement : décollecte générale en juin

billet argentLes statistiques mensuelles de SIX font apparaître que les investisseurs et les épargnants ont fortement désinvesti en juin, exception faite de la classe d’actifs obligataire.

  

 

 

Les investisseurs et les épargnants n’ont pas suivi l’adage « Sell in May and Go away, Come back in June ! » En effet, s’agissant des fonds de droit français commercialisés auprès d’un large public, les sorties l’ont emporté sur les entrées à concurrence de 14.460 M€, ce qui a ramené les encours globaux des 6.710 supports étudiés à 869.612 M€, soit un repli mensuel de 0,55 %, selon les statistiques de SIX. Mais d’aucuns diront que c’est plutôt à partir de septembre qu’il faut revenir dans les marchés…

Quoi qu’il en soit, les produits monétaires, qui forment la famille la plus importante en termes d’encours (plus de 40 % du total, loin devant les actions, à 26 %, et les obligations, à 13 %), ont fait en juin l’objet de dégagements appuyés, à hauteur de 12.743 M€. Le phénomène est-il lié à l’annonce d’une majoration imminente du taux du livret A ? Certainement pour partie. De leur côté, les familles actions, diversifiées et performance absolue, elles, ont respectivement décollecté 895 M€, 627 M€ et 354 M€. Les familles fonds garantis ou à formule, immobilier, obligations convertibles, matières premières et gestion alternative ont également pâti de la désaffection générale.

La bouteille à l’encre

Finalement, seule la catégorie obligataire a engrangé un solde mensuel positif, de 667 M€, avec un engouement pour les emprunts euro et internationaux. Dans une moindre mesure, le segment du haut rendement a également séduit les acheteurs. En dépit de la décollecte de juin, l’encours de l’ensemble du marché des fonds d’investissement – qui combine flux de souscriptions et variations des cours dans la période – a progressé de 3,3 % en six mois. Pourtant souvent citée par les professionnels comme offrant le meilleur couple rendement/risque, la famille obligations convertibles recule de plus de 7 % sur le semestre écoulé, son encours descendant à 9.530 M€.

Ce qui est curieux, c’est que la catégorie obligataire est celle qui performe le moins bien durant le mois de juin : + 0,02 % seulement. Sur six mois, elle procure un gain de 2,1 % (coupons nets réinvestis). En augmentant leurs pondérations en obligations, lesquelles ont été victimes d’un krach en 2022, épargnants et investisseurs anticipent sans doute une détente des taux d’intérêt. Les familles actions et diversifiées, qui s’adjugent en un mois 2,75 % et 1 %, s’octroient 9,6 % et 4,4 % au cours du premier semestre. Sur un an, les classes d’actifs actions et obligations gagnent 12 % (plus de 15 % pour les valeurs européennes) et 1,1 % (grâce au haut rendement : + 7,5 %). Quant à eux, après des années de vaches maigres, les produits de trésorerie se sont réveillés : + 1,6 % de fin juin 2022 à fin juin 2023.

ML