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12 milliards évaporés sur les fonds

Les chiffres publiés par Europerformance révèlent une décollecte nette de 12,2 milliards d’euros sur les fonds de droit français au deuxième trimestre.

L’adage boursier selon lequel « les arbres ne montent pas jusqu’au ciel » s’applique aussi aux Sicav et FCP français. Telle est en substance la conclusion qui s’impose à la lecture des statistiques sur la gestion collective publiées par Europerformance au titre du deuxième trimestre de cette année. Après trois trimestres de hausse, le marché français a connu un trou d’air que certains observateurs n’hésitent pas à qualifier de « sérieux ». En effet, malgré un effet marché positif de 11,65 milliards d’euros, le montant de la décollecte nette s’élève à 12,2 milliards d’euros. Principaux responsables de cette « déroute » commerciale, les fonds de la classe Trésorerie accuse un niveau de retrait net de 15,2 milliards d’euros. Résultat, à la fin du mois de juin, le montant des actifs gérés dans cette catégorie atteint 270,8 milliards d’euros. Un chiffre qui constitue un plus bas depuis dix ans ! Dans ce contexte, les sociétés de gestion qui tirent leur épingle du jeu sur ce segment se comptent sur les doigts d’une main. Il s’agit de BNP Paribas AM (+1,4 milliard d’euros), CM-CIC AM (environ 500 millions d’euros), Swiss Life AM France (+300 millions d’euros), et Axa IM Paris.

Les obligations toujours au top

Ce tableau bien sombre est toutefois quelque peu nuancé par l’enthousiasme des investisseurs pour les fonds obligataires. Sur le deuxième trimestre, cette classe d’actifs enregistre une progression de +4,4% portant ainsi à +9,5% sa hausse depuis le début de l’année. Comme le note Europerformance, si les bons résultats continuent de participer activement à la hausse (l’effet marché procure un gain d’encours de +1,5 milliard d’euros), la collecte demeure sur une tendance solide et dense avec +3,7 milliards d’euros de flux nets entrants sur le trimestre, après déjà +3 milliards d’euros au trimestre précédent. Ce sont surtout les produits de la catégorie Obligations euro toutes maturités qui s’arrogent la majeure partie des souscriptions en recueillant +2,5 milliards d’euros. En comparaison, les fonds de dette haut rendement (+437 millions d’euros) et émergente (+287 millions d’euros) font bien pâle figure. Parmi les sociétés qui profitent de l’engouement, on trouve notamment Amundi (+1,5 milliard d’euros), EDRAM (+340 millions d’euros), Carmignac Gestion (+230 millions d’euros) et Axiom Alternative Investments (+130 millions d’euros).

Enfin, du côté des actions, tous les actifs en rapport avec l’Europe, au premier rang desquels figurent la France et les actions euro, marquent le pas. Voilà pourquoi, l’ensemble du compartiment actions Europe affiche 797 millions d’euros de souscriptions nettes au deuxième trimestre, très en deçà des +2 milliards d’euros reçus au trimestre précédent. Message d’espoir toutefois, les fonds de la catégorie actions émergentes profitent à plein du retour des flux acheteurs et engrangent 797 millions d’euros d’allocation. Dans ces conditions et comme lors du précédent trimestre, Lyxor AM apparaît comme le grand vainqueur avec une collecte de plus de 1,1 milliard d’euros réunit sur ce deuxième trimestre. Pour sa part, THEAM aura rassemblé près de 210 millions d’euros et Amundi 120 millions d’euros. Chez les sociétés de taille intermédiaire, on retiendra les 420 millions d’euros collectés par DNCA Finance.